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C’est une belle histoire, qui a commencé il y a quatre ans. En juin 2009, Florence Launay, auteur d’un ouvrage consacré aux Compositrices en France au XIXe siècle (Fayard), sollicite Jacques-François Loiseleur des Longchamps pour interpréter « Le Héron blanc », une mélodie d’Armande de Polignac (1876-1962). Le baryton découvre alors une compositrice éminemment digne d’intérêt, dont il se met à rechercher les partitions en bibliothèques. Quatre ans après, ayant réuni un solide corpus, il se tourne vers l’Association France-Amériques (peut-être parce que la princesse Edmond de Polignac, née Winnaretta Singer, était sa tante par alliance) et c’est ainsi qu’a pu être donné un concert entièrement consacré à Armande de Polignac, avec la complicité de la soprano Sabine Revault d’Allonnes, dont on avait apprécié le disque Massenet, et du ténor Sébastien Romignon-Ercolini, sans oublier la pianiste Stéphanie Humeau. Mardi 18 juin, dans le cadre somptueux des salons de l’Hôtel Le Marois, construit en 1863, le public a découvert la musique raffinée d’une compositrice rare, à l’orientalisme subtil, parfois proche d’un Ravel, son contemporain. Les chanteurs se partageaient notamment La Flûte de jade, huit mélodies d’après des poètes chinois, Loiseleur des Longchamps se gardant l’intégralité du cycle L’Amour fardé, également sur des textes de Franz Toussaint. Heureusement, grâce à la générosité du prince de Polignac, un enregistrement est prévu en juillet, à paraître cet automne chez Passavant. [Laurent Bury]