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Décès de Henri Dutilleux

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Brève
22 mai 2013
Décès de Henri Dutilleux

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Né le 22 janvier 1916 à Angers, mais originaire de Douai, le compositeur français Henri Dutilleux est décédé aujourd’hui à Paris, à l’âge de 97 ans. En 1938, après avoir obtenu le deuxième second prix en 1936, il avait remporté le Premier Grand Prix de Rome avec la cantate L’Anneau du roi ; il s’était d’abord fait connaître par diverses mélodies interprétées par Gérard Souzay ou Charles Panzera, mais la musique vocale devait ensuite se faire plus rare, dans la première partie de sa carrière du moins. A la même époque que Métaboles, la mort de Francis Poulenc lui inspire pourtant une mélodie, San Francisco Night. Tenant d’une modernité modérée, Dutilleux revint à la voix à partir de la toute fin du XXe siècle. Dès 1998 The Shadows of Time  faisait appel à des voix d’enfants, après quoi le compositeur laissa s’épanouir cette inspiration lyrique à travers deux grands cycles pour soprano et orchestre. Commande de l’Orchestre philharmonique de Berlin, Correspondances fut créé en 2003 par Dawn Upshaw (Barbara Hannigan vient d’en enregistrer une bien belle version), et c’est à Renée Fleming que revint l’honneur de donner en première audition mondiale, d’abord en 2007, puis sous une forme augmentée en 2009, Le Temps l’horloge qui figure sur son dernier disque, Poèmes. [Laurent Bury]

Hommage d’Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, à Henri Dutilleux

Avec Henri Dutilleux, nous perdons l’un des plus grands compositeurs de notre temps. Le 22 janvier 2013, il avait eu la joie de fêter ses 97 ans avec la publication le même jour de l’album « Correspondances », une œuvre créée dix ans plus tôt et qui n’avait encore jamais enregistrée.

Il était de son vivant le compositeur le plus joué au monde. Ses Métaboles, son concerto pour violoncelle, son quatuor à cordes, notamment, avaient, dès leur création, rencontré un très large succès auprès des amateurs de tous pays. Il avait aussi composé, avec un grand bonheur, pour de grands interprètes comme Rostropovitch ou Anne-Sophie Mutter.

Sans rien concéder aux exigences de ses recherches, et tout en pratiquant l’atonalité, Henri Dutilleux apparaissait aussi d’emblée à ses auditeurs comme un classique d’où sans doute cette faveur du public mélomane, jamais démentie. La nouveauté, la modernité de la musique de ce musicien du siècle n’impliquaient aucune volonté de table rase. En cela, il était, dans le meilleur sens du terme, et un peu à la manière d’un Debussy, un véritable créateur, d’autant plus inventif qu’il ne prétendait pas rompre avec la tradition. Henri Dutilleux savait que la nouveauté ne vient pas de nulle part. Ses œuvres, profondément originales, procurent aussi ce sentiment d’évidence qui est la marque des plus grandes réussites. Et celle des œuvres appelées à durer.

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