Albert Lance, né Lancelot Albert Ingram, s’est éteint hier à l’âge de 87 ans. Né en Australie en 1925 et naturalisé français en 1967 par le Général de Gaulle, Albert Lance a fait quasiment toute sa carrière à l’Opéra de Paris dont il a été avec Paul Finel, entre le milieu des années 50 et l’arrivée de Rolf Liebermann, le « ténor maison ». Parmi ses titres de gloire citons Un Bal Masqué avec Régine Crespin en 1958, le mythique gala de la Légion d’honneur en décembre de la même année avec Maria Callas, Don José de la non moins mythique création de Carmen avec Jane Rhodes et Roberto Benzi dans la mise en scène de Raymond Rouleau l’année suivante. Devenu incontournable dans les grandes productions de l’Opéra de Paris (Carmen, Faust, Tosca et Rigoletto) et de la Salle Favart (Werther, Les Contes d’Hoffmann, La Bohême…), on peut l’applaudir également dans Médée (Jason), Les Indes Galantes (Carlos), Roméo et Juliette, Paillasse, La Femme sans ombre et La Damnation de Faust (dans la mise en scène de Maurice Béjart). L’arrivée de Rolf Liebermann à la tête de l’Opéra de Paris, au début des années 70, le pousse à rejoindre la troupe de l’Opéra du Rhin où il chante Erik (Le Vaisseau Fantôme), Hérode (Salomé) ou encore Pinkerton (Madame Butterfly) avant de se retirer définitivement de la scène en 1977. Il se tourne alors vers l’enseignement et sera pendant 19 ans professeur au Conservatoire de Nice puis enseignera à Antibes, aux côtés de son épouse Iris Parel, également professeur. Il crée alors l’ « Albert Lance Lyric Company », une association basée à Colomars dans l’arrière-pays niçois, qui produisait chaque année des spectacles lyriques. Rondeur du timbre, justesse d’émission, projection faisaient partie de ses qualités vocales tandis qu’un léger accent ajoutait à son charme. Pour plus d’informations sur Albert Lance, en attendant sa biographie par le journaliste australien Doug Holden, en cours de rédaction, on peut consulter le site www.albertlance.com.