Inédite, la Norma enregistrée par Cecilia Bartoli aux côtés de Sumi Jo en Adalgisa ? Allons-donc, on nous a déjà fait le coup de distribuer le rôle de la druidesse à une mezzo-soprano et celui de sa jeune consoeur à une soprano, contrairement à une certaine tradition (lire à ce propos l’article de Yonel Buldrini publié en septembre 2010, alors que le Théâtre du Chatelet affichait deux sopranos en Norma et Adalgisa). En fait, la nouveauté de l’approche ne réside pas tant dans la distribution des rôles que dans l’interprétation de l’opéra en lui-même. Réalisé à partir d’une nouvelle édition critique de la partition spécialement conçue pour l’occasion, cet enregistrement revient à la tonalité initiale, réintègre des passages souvent omis et rétablit l’orchestration originale ainsi que les tempi et nuances indiquées par Bellini lui-même. L’utilisation d’instruments anciens du début du XIXe achève de renouveler la donne. Beaucoup crieront au sacrilège en découvrant cette Norma iconoclaste. D’autres, au contraire, se réjouiront que l’on ait dégraissé le mammouth. Une chose est sûre, on n’a pas fini d’en parler. Démarrage des discussions le 20 mai, date de la sortie de l’enregistrement. [Christophe Rizoud]