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Il y a un compositeur qui, en nombre d’années, vaut bien Verdi et Wagner réunis : Carlo Gesualdo, prince de Venosa, mort le 8 septembre 1613 dans la ville qui porte son nom, compositeur et meurtrier de sa première épouse (sans oublier l’amant d’icelle). Les amateurs d’art lyrique le connaissent autant pour ses œuvres – madrigaux et autres motets – que pour les œuvres qu’il a lui-même inspirées : pas moins de dix opéras entre 1992 et 2010 ! On retiendra surtout Gesualdo, d’Alfred Schnittke, créé au Staatsoper de Vienne en 1995 sous la direction de Rostropovitch, Luci mie traditrici de Salvatore Sciarrino (1998), que l’on a pu voir à Paris et à Lyon, et le Gesualdo de Marc-André Dalbavie, commande de l’opéra de Zurich sur un livret de très polémique Richard Millet, créée en octobre 2010 avec Rod Gilfry dans le rôle-titre. Et si l’on remontait ces ouvrages scéniques, pour le quadricentenaire de celui qui les a suscités ? [Laurent Bury]