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Ruggero Leoncavallo a décidément écrit toutes sortes de choses au cours de sa carrière, Pagliacci n’étant que la partie émergée d’un iceberg qui reste largement à découvrir. On connaît sa Bohème, qui n’a jamais pu s’imposer face à celle de Puccini, et Zaza, sans doute le seul opéra dont l’action se déroule à Saint-Etienne. Il fut aussi le compositeur d’une dizaine d’opérettes, tantôt en italien, tantôt en anglais, aux titres aussi évocateurs que A chi la giarrettiera ? (« A qui est cette jarretière ? »). Le théâtre de Lucerne a décidé de redonner sa chance à l’opérette en trois actes Prestami tua moglie, « Prête-moi ta femme », sur un livret d’Edmondo Corradi, créée le 2 septembre 1916 au Teatro del Casino, à Montecatini, soit la même année que très patriotique Mameli qui a lui aussi fait l’objet d’une exhumation récente (voir brève du 20/12/2012). La partition remporta un grand succès, notamment le sextuor, considéré comme un petit bijou musical, et fut surtout jouée à l’étranger, avant de sombrer dans un oubli dont on se demande bien si son imminente recréation helvète parviendra à la tirer. [Laurent Bury]
Prestami tua moglie, de Leoncavallo, les 31 janvier, 2, 3 et 5 février au Théâtre de Lucerne
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