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Partant du principe que nous sommes de plus en plus nombreux à écouter la musique avec des écouteurs, la compagnie Silent Opera propose depuis 2011 une approche nouvelle de l’opéra, qui serait prétendument l’avenir du genre. La directrice artistique Daisy Evans a conçu son projet en songeant aux “générations iPod”, et après Didon et Enée et La Bohème, a jeté son dévolu sur la trilogie de Monteverdi. Ce mois-ci, L’Orfeo sera donc donné dans un ancien entrepôt à Londres (en traduction anglaise), le principe étant que les spectateurs assistent à une représentation donnée par des chanteurs et des musiciens en chair et en os ; s’ils le désirent, ils peuvent compléter l’expérience en mettant des écouteurs diffusant une bande-son pré-enregistrée réalisée par le compositeur Louis d’Heudieres, « un paysage sonore dynamique et informatif qui vous remplit l’esprit, associants pensée, profondeur et illusion à la musique de Monteverdi ». A chaque représentation, un spectateur choisi au hasard détient le « Ticket d’or de Pluton », qui lui permet de choisir entre la fin originale de l’œuvre, et celle, moins heureuse, qu’a composée Louis d’Heudieres, où Orfeo est déchiré par les bacchantes. Une expérience neuve, à défaut d’être vraiment l’avenir de l’opéra. [Laurent Bury]
L’Orfeo, par Silent Opera, Trinity Buoy Wharf, Londres, du 23 janvier au 10 février. Renseignements sur silentopera.co.uk