Anna Caterina Antonacci (Carmen)
Hasard du Calendrier ? Ce lundi 17 décembre, le site du Royal Opera Covent Garden diffusait en streaming la Carmen de Francesca Zambello. Après avoir vu, et même revu à l’Opéra Bastille, la Carmen qui a tant fait gloser à Paris, on ne pouvait que rester scotché devant son écran. «Véritable bombe sexuelle, provocante et sauvage, Anna Caterina Antonacci réussit un sans-faute, avec une Carmen merveilleusement construite et divinement chantée (sans accent, sans « r » roulé, avec une voix opulente aux registres soudés) libre et naturelle dans toutes les situations. Trouvant dans cette tessiture son juste foyer vocal, elle renouvelle le personnage de la cigarière grâce à une sensualité assumée (Séguedille), une ivresse de vivre (« Les tringles des sistres tintaient ») et une conscience de son destin (« Trio des cartes »), qui éloignent sa composition de tout folklore, pour sonner avec une vérité inhabituelle. » Voici ce qu’écrivait ici François Lesueur en 2008. Encore plus que constater le passage du temps, ne convient-il pas de méditer les effets d’une mise en scène assassine (même efficace et nourrie) sur un personnage mythique dont l’interprète ne saurait porter perruque blonde sans perdre son âme. [Brigitte Cormier]