Les amateurs d’œuvres lyriques exhumées par la firme Opera Rara, ou d’intégrales en anglais chez Chandos, avaient pris l’habitude de voir figurer sur les disques le logo de la Peter Moores Foundation, grâce au financement de laquelle tant d’enregistrements avaient été rendus possibles. Héritier de la chaîne de magasins Littlewoods, Sir Peter Moores a décidé à 80 ans de jeter l’éponge au bout d’un demi-siècle pendant lequel il aura versé 215 millions de livres sterling pour soutenir l’opéra et les arts visuels en Grande-Bretagne. C’est vers 1958 qu’il avait commencé à aider de jeunes artistes en début de carrière, comme Colin Davis, le baryton Geraint Evans et même une certaine Joan Sutherland dont il favorisa la reconversion de soprano verdien en soprano donizettien. En avril 2014, cinquante ans exactement après sa création, la Peter Moores Foundation pliera boutique, non sans avoir eu le temps, dans le cadre de son « Projet Chant du Cygne », de contribuer à une Donna del Lago en mai-juin prochain à Covent Garden, à la production d’un mystérieux « ouvrage rarement donné » durant la saison 2013-14 de l’ENO, et à un Poliuto à Glyndebourne en 2015.