C’est le 16 octobre 1982 que Mario Del Monaco mourut dans sa demeure de Mestre. Il avait soixante-sept ans et s’était retiré de la scène en 1975, pour ses soixante ans. L’Opéra de Rome lui rend ces temps-ci un hommage bien mérité, quoique fort modeste puisqu’aucun grand nom de l’art lyrique d’aujourd’hui n’y participe. Des costumes de scène et des photos seront exposées. Trente ans après, que reste-t-il de Mario Del Monaco ? Pour beaucoup, un exemple à ne pas suivre de chant forcé dépourvu de nuances. Pour d’autres, un des derniers exemples de ces grandes voix de bronze qui rendaient justice aux partitions les plus exigeantes du Verdi tardif et du vérisme. Pour nous, il reste un personnage hors-norme, un grand seigneur de la scène capable d’électriser les salles, un inlassable héros d’opéra. Bref non seulement une voix d’exception mais surtout un des derniers caractères capables d’imposer leur volonté aux directeurs de salle, aux metteurs en scène… et parfois aux compositeurs. Bref, un des derniers « divos ». Mario, tu nous manques ! [Sylvain Fort]