On sait les liens qui unissaient Milhaud à l’Amérique du Sud, dont il tira tout un pan de son inspiration mélodique et rythmique, comme en témoignent les célèbres Saudades do Brazil. On a en revanche beaucoup moins dans les oreilles son Bolivar, composé en 1943 et créé en 1950 à l’Opéra de Paris par Roger Bourdin et Janine Micheau, sous la direction d’André Cluytens. Heureusement, il est encore temps de courir vers l’agence de voyage la plus proche afin d’acheter un billet d’avion pour Caracas : dans le cadre des célébrations du bicentenaire de son indépendance, le Venezuela monte dans sa capitale une production de cette rareté, au Teatro Teresa Carreño, les 23 et 25 mars (en 1983, l’œuvre y a déjà connu quatre représentations en espagnol, dirigées par Jean Périsson, avec Vicente Sardinero). Dans le rôle-titre, Pierre-Yves Pruvot défendra une fois de plus les couleurs de l’opéra français, comme il vient de le faire dans son disque Patrie ! (voir recension), entouré de chanteurs hispanophones, dont Margot Pares-Reyna, sous la baguette d’Alfredo Rugeles. Mis en scène par le cinéaste Atahualpa Lichy, le spectacle est coproduit avec l’Ambassade de France au Venezuela, l’Alliance Française de Caracas et la Fondation musicale Simon Bolivar, et avec l’appui de l’Institut de France. [LB]