Les 26 et 27 octobre, au Centre Culturel Irlandais à Paris, l’Opera Theatre Company de Dublin a donné deux représentations d’un « mono-opéra » du Russe Grigori Samouilovitch Frid (né en 1915), Le Journal d’Anne Frank, composé en 1969. Cette partition pour neuf instruments et une chanteuse a été conçue pour être interprétée dans les lieux les plus variés. La troupe itinérante de l’OTC relève brillamment le défi, avec la mise en scène d’Annilese Miskimmon, dans un décor en forme de cahier dont on tourne les pages, et avec une soprano – l’Américaine Ani Maldjian – qui ne ménage pas sa voix, à défaut d’avoir tout à fait le physique d’Anne Frank (même pour une vieille de 15 ans comme Butterfly on a du mal à trouver le profil adéquat, alors pour une ado de 13 ans, vous pensez !). Seul problème : la musique elle-même, où planent des souvenirs de Prokofiev et de Chostakovitch, mais qui n’évite pas complètement la monotonie au cours de ses vingt et une scènes. Preuve que ce n’est pas forcément avec de bons sentiments qu’on fait de bons opéras.