Nous avons déjà parlé plusieurs fois ici même d’Orientarias, une friandise musicale qui est à l’opéra ce qu’Angélique et le sultan est au cinéma. En mêlant chant lyrique et langue arabe, les compositeurs français Suleiman Al-Qoudsi et Vincent Charrier ont voulu concilier en musique Orient et Occident. C’est Rima Tawil, soprano franco-libanaise, qui prête sa voix au projet. Enregistré par Intégral, le résultat peut sur la durée d’un CD paraître indigeste, à la manière dont un repas de pâtisseries orientales pèserait sur l’estomac. Ecoutées séparément, on avoue succomber à l’air sec et brûlant que, tel le sirocco, font souffler certaines mélodies dont les noms invitent à traverser le Bosphore : « Phinikia », « Hatchepsout »… Orchestration sirupeuse, chœurs hollywoodiens… Le kitch a aussi ses limites. L’utilisation du thème de l’adagio d’Albinoni dans « Ya Toufouli » reconduit le voyageur égaré de Topkapi au Grand Bazar. « J’espère qu’à travers Orientarias, ma voix transmettra un message de paix et d’amour à l’humanité entière » explique Rama Tawil. Puisse-t-elle être autant entendue qu’écoutée. Christophe Rizoud
Rima Tawil : Orientarias – Chœur NDU, Donau Philharmonie Wien, Manfred Müssauer (direction musicale) – 1 CD Integral