Le New York Times annonce la disparition le 19 mars à l’âge de 78 ans d’Ezio Flagello, chanteur américain d’origine italienne, l’une des premières basses du Met pendant 27 années, de 1957 à 1984. En 528 représentations, il interpréta dans la prestigieuse salle new yorkaise près de 50 rôles (Philippe II, Fiesco, Padre Guardiano, Walter dans Luisa Miller, Sarastro, Klingsor, Pimene, Timur, Basilio…). Il participa en 1966 à la création de l’opéra Antony and Cleopatra de Samuel Barber.
Sa discographie comprend une vingtaine de titres, notamment chez RCA Victor : Lucrezia Borgia, avec Montserrat Caballé, Alfredo Kraus et Shirley Verrett ; Luisa Miller avec Anna Moffo et Carlo Bergonzi ; Ernani avec de nouveau il sommo Carlo dans le rôle titre et Léontyne Price en Donna Elvira . Il a aussi enregistré Alcina et I puritani aux côtés de Joan Sutherland pour Decca.
Bien que classé basse noble avec une voix solide, sombre d’une richesse rare et « beaucoup d’intelligence » (dixit le critique américain Harold C. Schonberg à propos de son Falstaff), Ezio Flagello possédait les aigus faciles du baryton basse. Les affolés de la contre note citent d’ailleurs son spectaculaire La bémol aigu en conclusion de la cabalette « Vieni, la mia vendetta » d’Alfonso dans Lucrezia Borgia. Christophe Rizoud