C’est sur la scène du théâtre toulousain que Nicolas Joel a présenté la saison future de la maison qu’il dirige depuis dix-huit ans. Rien moins que six nouvelles productions d’opéra ! En ouverture de la saison, le rarissime Œdipe de Georges Enescu, en coproduction avec le festival de Bucarest dédié à ce musicien, sous la direction de Pinchas Steinberg et une réalisation scénique de Nicolas Joel et de son équipe, Ezio Frigerio, Franca Squarciapino et Vinicio Cheli du 10 au 19 octobre. (A cette occasion EMI devrait republier l’enregistrement réalisé avec Jose Van Dam). Suivront Le Nozze di Figaro, coproduites avec l’opéra de Lausanne, avec la comtesse de Ricarda Merbeth, acclamée naguère dans La femme sans ombre, Marco Arturo Marelli à la mise en scène, Marco Armiliato dans la fosse et le jeune baryton-basse Alex Esposito dans le rôle-titre.
En décembre La Périchole, en collaboration avec Bordeaux et Lausanne, sera incarnée par Karine Deshayes, dirigée par Emmanuel Joel-Hornak et mise en scène par Omar Porras, avec une chorégraphie de Fredy Porras, le frère du premier. Fin janvier Pinchas Steinberg est de retour pour Andrea Chenier dans la production de l’Opéra national de Lorraine mise en scène par Jean-Louis Martinoty ; Robert Dean Smith sera Chenier et Irene Cerboncini Madeleine de Coigny.
Rameau au Capitole ? Nicolas Joel, qui se définit comme ramiste, s’en félicite, et va même jusqu’à souhaiter l’installation sur Toulouse d’un ensemble se consacrant au lyrique baroque. Il a confié la mise en scène d’Hyppolite et Aricie au critique et musicologue Ivan Alexandre et la réalisation musicale à Emmanuelle Haïm qui dirigera l’orchestre et le chœur du Concert d’Astrée, avec parmi les solistes Anne-Catherine Gillet, Bernard Richter et Stéphane Degout. En avril reprise de la production maison de Carmen, avec Daniele Callegari au pupitre, Anna Caterina Antonacci en gitane, Zoran Todorovitch en Don Jose, la Micaela d’Inva Mula et l’Escamillo du baryton brésilien Paolo Szot. En mai, c’est Pet Halmen, dont la Lulu fit date, que se charge de l’entière réalisation scénique d’une Salomé dirigée par Pinchas Steinberg, avec Thomas Moser et Doris Soffel en Herode et Herodias, la Salome de Camilla Nylund et le Jochanaan de Ludovic Tézier sous la direction de Pinchas Steinberg.
Monté en coproduction avec les Chorégies d’Orange, le Faust de Gounod en clôture de saison sera réalisé par Nicolas Joel et ses partenaires déjà cités, avec Giuseppe Filianoti, Inva Mula et Orlin Anastassov. Ainsi le directeur du Capitole referme-t-il un collier dont cette œuvre fut le premier maillon : voici 25 ans, il signait sa première mise en scène à Toulouse et le chef d’orchestre était Michel Plasson. En juin prochain c’est le fils de ce dernier, Emmanuel, qui assurera la direction musicale.
Un concert Sophie Koch en décembre et un récital Soile Isokoski en mars complètent le programme lyrique.
Très vite, mentionnons la riche saison du Ballet, avec quatre spectacles, des reprises, une création, trois entrées au répertoire, une nouvelle production. Sa directrice, Nanette Glushak, a reçu un hommage appuyé, comme le directeur des chœurs, Patrick Marie Aubert, qui pourrait bien quitter la Garonne pour la Seine.
On l’a compris, cette saison réaffirme des fidélités, voire des amitiés. Ce sont les mêmes valeurs qui devraient présider au mystérieux concert annoncé pour le 7 juin sans autre précision ; parions qu’il aura tout d’un feu d’artifice ! [MS]