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5 questions à Antonello Allemandi

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Interview
19 août 2005

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Puccini et surtout Verdi sont vos compositeurs italiens préférés. Mais Rossini tient aussi une place importante dans votre carrière. Aujourd’hui, quel est votre plus grand challenge : diriger bientôt La Cenerentola au Met ou La Gazetta à Pesaro ?

Le plus grand challenge, c’est toujours ce qu’on est en train de faire. C’est très agréable pour moi de revenir à Pesaro où j’avais déjà eu l’occasion de diriger en 1990 La Scala di seta. Je suis donc très content parce que c’est un retour après quinze ans et que le spectacle de Dario Fo, qui a eu une foule d’idées pour La Gazetta, est très bien conçu. Le risque, c’est que la musique passe au second plan. Mais Rossini est un compositeur formidable, vraiment. Si tout marche bien, on voit combien la musique compte. Ce n’est pas évident en raison de ce mécanisme des crescendos qui est, au demeurant, très intéressant. Le rythme est toujours très soutenu. Quant à diriger La Cenerentola, c’est un peu différent. Ce sont mes débuts au Metropolitan de New York. Et c’est aussi très important pour moi !

Opera buffa, seria, melodramma, farsa… Quel Rossini préférez-vous diriger ?

En général je préfère le Rossini buffo. J’ai surtout dirigé Il Barbiere, L’Italiana et Cenerentola qui sont les trois principaux. Pour les farse, en plus de Scala di seta, j’ai dirigé L’Occasione fa il ladro. Dans le Rossini serio, j’ai dirigé seulement Tancredi et Semiramide. Quand il s’agit de chefs-d’oeuvre comme ceux-là ou de Guillaume Tell, bien sûr, c’est formidablement intéressant aussi. Rossini avec Donizetti, Puccini et Verdi sont les compositeurs que j’ai le plus dirigés et ceux que j’aime le plus.

Cette année, vous avez dirigé Tancredi à l’Opéra de Toulon. À cause des travaux qui s’achevaient, vous avez dû répéter dans des conditions difficiles. Vous paraissiez très détendu dans la fosse. Comment avez-vous réussi à travailler en souplesse, malgré le stress, la poussière, les courants d’air, les maux de gorge ?

Le « cast » était très bien. La Podles formidable ! C’était la première fois que je travaillais avec elle. Elle a une voix extraordinaire. Non, finalement il n’y a eu aucun problème – si ce n’est qu’elle est arrivée à la dernière minute pour les répétitions de théâtre. Pour moi, être détendu, c’est faire ce dont je suis capable ; voilà, c’est très simple. Avant de terminer mes études, je n’étais pas à l’aise pour jouer du piano parce que je n’étais pas très doué.

À quel âge avez-vous senti que vous pouviez diriger ? Et, parmi vos aînés, quels sont les chefs qui vous ont le plus inspiré, marqué… Enfin quel conseil donneriez-vous à un jeune qui voudrait devenir chef d’orchestre ?

À quinze ans, j’étudiais déjà le piano et la composition, et c’est à ce moment-là que j’ai décidé que je voulais devenir chef d’orchestre. J’en étais sûr : c’est venu comme cela. La première fois que j’ai dirigé un petit groupe pour essayer de voir comment ça marchait, j’avais dix-huit ans. Puis, à vingt et un ans, j’ai dirigé un orchestre, en professionnel. J’en ai quarante-huit, cela fait vingt-sept ans que je fais ce métier. C’est très naturel pour moi. J’habite aujourd’hui à Parme, mais je suis né et j’ai étudié à Milan. Concernant les chefs qui ont pu m’influencer, il faut savoir que j’ai été l’assistant de Maazel et d’Abbado. Surtout, j’ai vu tous les chefs qui sont passés à Milan – à La Scala en particulier. J’allais regarder toutes les répétitions. Quand je dis toutes, c’est toutes : avec les partitions en main, à écouter ce que disaient les chefs d’orchestre. J’ai eu l’occasion de voir Abbado, Muti, Kleiber (qui est le numéro un), Giulini, Prêtre, Schippers et beaucoup d’autres : Mehta, Maazel forcément, etc. Alors, c’est cela ma suggestion pour les jeunes. Je pense que si on a un peu de talent, en regardant et en écoutant de nombreux grands chefs, on apprend tout. Vraiment.

Une dernière question. Pourquoi vous, un Milanais, à la carrière internationale, avez-vous choisi de vivre à Parme ?

Ce sont des raisons personnelles. Ma femme habitait Parme et pour moi ce n’était pas un problème de vivre dans une ville qui est à une heure de voiture de Milan. C’est très agréable et cela fait déjà quinze ans que nous y sommes. Malheureusement, je ne suis pas beaucoup à la maison. Il y avait d’ailleurs très longtemps que je n’avais pas travaillé à Parme, depuis La Bohème en 1999. Et au mois de mai dernier, j’ai été très heureux de pouvoir y diriger Ernani pour l’ouverture du festival Verdi, un moment très important en Italie.

 

Propos recueillis par Brigitte CORMIER
Pesaro le 19 août 2005

A. Allemandi, pendant les répétitions de La Gazetta
© Amati Bacciardi

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