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Dix spectacles incontournables de la saison 2017-18

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Actualité
4 septembre 2017
Dix spectacles incontournables de la saison 2017-18

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La sélection est tout sauf évidente mais, après consultation approfondie de la nouvelle édition de Musique & Opera, après avoir pris en compte la promesse des distributions, l’intérêt de l’ouvrage proposé et son adéquation à la salle dans laquelle il sera représenté, voici par ordre chronologique les dix spectacles en France, en Europe et ailleurs à ne rater sous aucun prétexte en 2017-18.


1. Erich Wolfgang Korngold, Das Wunder der Heliane, Opera Vlaanderen (Gand, du 15 au 23 septembre 2017 et Anvers, du 1er au 10 octobre 2017) (plus d’informations)

Lorsqu’il entame Le Miracle d’Héliane, en 1923, Korngold semble moins vouloir reproduire les sortilèges – et le carton commercial – de La Ville morte que de prolonger, à sa manière, La Femme sans ombre de Strauss ou Le Son lointain de Schreker. Trop tard pour une partie du public, tentée par la nouvelle modernité de Křenek. La création quelque temps plus tôt de Jonny spielt auf et la campagne qui renvoie les deux œuvres dos à dos oblige chacun à choisir son camp. Le temps d’une production, Opera Vlaanderen tranche en faveur du postromantisme. Pas besoin de tomber amoureux du livret pour mettre le cap sur Gand ou Anvers.

2. Aribert REIMANN, L’Invisible, Berlin (Deutsche Oper), 8 oct. 2017 – 31-oct. 2017 (plus d’informations)

Cela aurait pu être une aventure française mais elle sera berlinoise. Française, parce que L’Invisible, trilogie lyrique, met en musique des textes de Maurice Maeterlinck. Au moins sera-t-elle francophone, servie par l’Ensemble de la Deutsche Oper Berlin. Aribert Reimann principalement connu pour Lear créé par Dietrich Fischer-Diskau (et que Paris a pu découvrir dans la production de Calixto Bieito), signera là son huitième opus lyrique.

3. Giuseppe VERDI, Don Carlos, Paris (ONP), 10 oct. 2017 – 11 nov. 2017 (plus d’informations)

Trop beau pour être vrai ? Cette nouvelle production de l’Opéra national de Paris est riche de tant de promesses que l’on se demande si le résultat sera à la hauteur himalayesque des attentes suscitées ne serait-ce que par une distribution superlative (Kaufmann, Yoncheva, Garanca, Abdrazakov, Tézier…). La mise en scène de Krzysztof Warlikowski ne manque pas d’inquiéter les partisans de la tradition. Philippe Jordan, à la direction d’orchestre, ne fait pas forcément l’unanimité. Mais le seul choix de la version française, en 5 actes, rarement représentée, suffit à placer le spectacle parmi les indispensables de la saison 2017-18.

4. Jacques OFFENBACH, Les Contes d’Hoffmann, Opéra de Monte-Carlo, 22 janvier – 31 janvier 2018 (plus d’informations)
Une prise de rôle, et non des moindres : Juan Diego Florez sera le héros de ces Contes. Une deuxième prise de rôle, tout aussi spectaculaire : Olga Peretyatko incarnera les quatre héroïnes féminines. Une troisième prise de rôle, assez essentielle : Nicolas Courjal prêtera sa voix aux quatre méchants. Reprise de la production conçue par Jean-Louis Grinda, déjà dirigée en 2010 par Jacques Lacombe, à cette différence près que la présence d’une unique soprano imposera peut-être de s’éloigner de la version Choudens pour diriger une version plus proche des volontés d’Offenbach.

5. Charles GOUNOD, Le Tribut de Zamora, Munich (Prinzregententheater), 28 janvier 2018 (plus d’informations)
2018 sera l’année Gounod, alors surtout profitez-en pour voir et entendre tout ce qui risque de ne pas revenir à l’affiche de sitôt. Le Tribut de Zamora, ultime opéra du grand Charles, n’a plus été redonné depuis sa création en 1881 à l’Opéra de Paris. Merci au Palazzetto Bru Zane – toujours lui ! – de rendre vie à cette partition, même si les spécialistes n’en pensent pas forcément le plus grand bien. Faisons confiance à la baguette d’Hervé Niquet pour la transfigurer, ainsi qu’aux voix de Judith Van Wanroij, d’Edgaras Montvidas et de Tassis Christoyannis, entre autres…

6. Daniel Esprit AUBER, Le Domino noir, Liège (Opéra Royal de Wallonie), 23 fév. 2018 – 3 mars 2018 (plus d’informations)

Berlioz écrivait à propos du Domino noir que « M. Auber a écrit sur cette pièce tant soit peu risquée et invraisemblable, mais vive et amusante, une de ses plus jolies partitions ». Plus de mille représentations au XIXe siècle confirmèrent ce verdict. Depuis l’oubli a empoussiéré une œuvre que l’Opéra Royal de Wallonie, en partenariat avec l’Opéra-Comique (du 26 mars au 5 avril 2018), a la bonne idée d’exhumer. Avec une distribution d’une fraîcheur toute francophone (Patrick Davin, Anne-Catherine Gillet, Cyrille Dubois…), voici peut-être l’ouvrage qui apprendra aux Parisiens et aux touristes qu’Auber n’est pas seulement le nom d’une station de RER à deux pas du Palais Garnier.

7. Georg Friedrich HAENDEL, Alcina, Paris (TCE), 14 mars – 20 mars 2018 (plus d’informations)

De l’avis de tous, Alcina est le rôle haendélien le mieux adapté à la vocalité de Cecilia Bartoli. La mezzo-soprano romaine en faisait la brillante démonstration à Zurich en janvier 2014 dans une mise en scène peu dérangeante de Christof Loy, reprise telle quelle au Théâtre des Champs-Elysées cette saison. Si Morgana et Bradamante restent à Paris interprétées par Julie Fuchs et Varduhi Abrahamyan, elles aussi alors couvertes d’éloges, la présence d’Emmanuelle Haïm au pupitre renouvelle la donne. Surtout, la complicité entre Cecilia Bartoli et Philippe Jaroussky, appelé à chanter le rôle de Ruggiero, pourrait pimenter chacune de ces représentations parisiennes.

8. George BENJAMIN, Lessons in Love and Violence, Londres (Royal Opera House), 10 mai – 26 mai 2018 (plus d’informations)

Créé en 2012 à Aix-en-Provence, Written on Skin a été salué comme l’un des meilleurs opéras des dix dernières années. Très attendue, la nouvelle collaboration du dramaturge Martin Crimp avec le compositeur George Benjamin aura, par une étrange coïncidence, le même sujet que l’Edward II d’Andrea Lorenzo Scartazzini, créé à Berlin en février dernier. Katie Mitchell assurera la mise en scène, Barbara Hannigan sera la reine Isabelle (incarnée par Geneviève Casile ou Julie Gayet dans les versions télévisées des Rois maudits), tandis que Stéphane Degout sera le roi d’Angleterre cruellement puni par où il avait péché.

9. Jean-Baptiste LULLY, Phaéton, Versailles (Opéra royal), 30 mai – 3 juin 2018 (plus d’informations)

Vu en 1993 pour la réouverture de l’Opéra de Lyon, Phaéton de Lully ne court malheureusement pas les scènes. Raison supplémentaire, si besoin était, pour courir à Versailles quand Vincent Dumestre et Benjamin Lazar feront à nouveau équipe ensemble, enfin. Et que de belles voix au rendez-vous ! Mathias Vidal, la haute-contre à la française de sa génération, auquel donneront la réplique Cyril Auvity et Lisandro Abadie. Et chez les dames, Eva Zaïcik, Léa Trommenschlager et Victoire Bunel, de jeunes voix qui risquent de faire beaucoup parler d’elles dans les années à venir.

10. Vincenzo BELLINI, Il Pirata, Milan (Teatro alla Scala), 29 juin – 19 juillet 2018 (plus d’informations)

En 1958, la Scala montait spécialement pour Maria Callas Il Pirata de Bellini. Par la suite, quelques cantatrices téméraires (Mara Zampieri, Lucia Aliberti,,,) abordèrent cette redoutables partition avec des bonheur divers. En 2002, au Châtelet, Renée Fleming s’y était fourvoyée. En revanche, Montserrat Caballé qui l’interpréta à l’orée de sa carrière internationale, y fut sublime. La soprano espagnole a souvent déclaré que c’était le rôle le plus difficile qu’elle ait jamais chanté. C’est pourquoi, le retour de l’ouvrage, la saison prochaine, à la Scala aiguise notre curiosité. C’est Sonya Yoncheva, nouvelle étoile montante au firmament lyrique, qui aura la lourde tâche d’endosser les habits d’Imogene. La cantatrice bulgare y sera entourée de Piero Pretti et Nicolà Alaimo. Saura-t-elle relever le défi ? Voilà en tout cas une prise de rôle qui promet d’être électrisante.

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