Lauréat du dixième Jardin des Voix et membre de l’Académie Jaroussky, Alberto Miguélez Rouco s’est aussi déjà produit sous la direction de Christophe Rousset (La Divisione del Mondo de Legrenzi) et de René Jacobs (Orpheus de Telemann, Johannes Passion) qu’il retrouvera cette saison à la Philharmonie de Paris (Israel in Egypt de Haendel). Non content de posséder un alto moelleux et incroyablement naturel, Alberto Miguélez Rouco dirige également l’ensemble Los Elementos, qu’il a co fondé en 2018. Après avoir enregistré Vendado es Amor, no es ciego, une zarzuela de José de Nebra inédite au disque, il vient de sortir un premier album solo consacré à un répertoire splendide et méconnu : des cantates sacrées en langue espagnole qu’il a lui-même transcrites (Corselli, Nebra).
Mon meilleur souvenir dans une salle d’opéra ?
C’est une question difficile, mais je pense qu’un des meilleurs moments, ce fut de chanter la Partenope de Haendel avec William Christie à La Coruña, ma ville, entouré par toute ma famille et mes amis.
Mon pire souvenir dans une salle d’opéra ?
Quand j’ai failli tomber d’un immense escalier durant La divisione del mondo à Strasbourg.
Le livre qui a changé ma vie ?
Je suis définitivement un grand fan de Harry Potter, dont j’ai lu tous les livres à plusieurs reprises.
Le chanteur mort que je voudrais ramener à la vie pour chanter avec ?
Il y en aurait beaucoup, mais je serais vraiment très heureux si je pouvais simplement écouter les interprètes des zarzuelas espagnoles que je recrée.
Mon plus grand moment de grâce dans un musée ?
Lorsque j’ai pu visiter un Louvre quasi vide durant la pandémie.
La ville où je me sens chez moi ?
J’aime beaucoup être à Paris pour un projet.
La ville qui m’angoisse ?
Je pense qu’aucune ville ne me donne cette sensation.
Ce qui, dans mon pays, me rend le plus fier ?
Le fait que nous ayons un vaste héritage musical dont l’essentiel est à redécouvrir.
Le metteur en scène dont je me sens le plus proche ?
J’ai vraiment apprécié de travailler quelques mois avec la metteure en scène suédoise Jetske Mijnssen.
Alberto Miguélez Rouco © Susanna Drescher
Mon pire souvenir avec un chef ?
Lors d’une audition, lorsqu’on m’a demandé de reprendre une quarte plus haute une aria que je chantais.
Si j’étais une symphonie ?
J’adore la 8e de Mahler, que j’ai eu la chance de chanter lorsque j’étais enfant.
Et une sonate ?
La Sonata sopra Sancta Maria de Monteverdi, qui n’a bien sûr rien à voir avec ce que nous appellons ajourd’hui une « sonate ».
Et un quatuor à cordes ?
N’importe lequel de Mozart.
Si je devais chanter à mes propres funérailles, quel serait le dernier extrait ?
Le Recordare du Requiem de Mozart.
Le chanteur du passé qui me rend fou ?
Maria Callas.
Le chanteur du présent qui me rend fou ?
Teresa Berganza (elle est toujours en vie ;))
Si j’étais un personnage de Harry Potter ?
Un des jumeaux Weasley.
Le compositeur auquel j’ai envie de dire « mon cher, ta musique n’est pas pour moi » ?
En général, la musique contemporaine n’est pas pour moi.
Si j’étais un Lied ou une mélodie ?
Du bist die Ruh.
Mon pire souvenir historique des 30 dernières années ?
Définitivement, ces deux années de pandémie.
Le rôle que je ne chanterai plus jamais ?
Tout rôle qui n’est pas dans mes capacités.
Ma devise?
Poco a poco.