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Questionnaire de Proust : Karine Deshayes « J’aurais aimé être la créatrice du rôle de Rosine »

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Interview
17 octobre 2022
Questionnaire de Proust : Karine Deshayes « J’aurais aimé être la créatrice du rôle de Rosine »

Infos sur l’œuvre

Détails

Un jour, des vieillards diront, avec des étoiles dans les yeux, « tu sais, j’ai eu la chance d’entendre chanter Karine Deshayes », et les adolescents qui les écouteront, diront avec incrédulité « Karine Deshayes ? Waouw ». C’est que nous vivons une époque où Karine Deshayes, cette surdouée de la musique et de la voix ,connaît son apogée avec des prises de rôles spectaculaires et une carrière – jusqu’ici –sans faute.


Mon meilleur souvenir dans une salle d’opéra ? 
Le premier opéra que j’ai vu. C’était Norma à Garnier, avec Michèle Lagrange dans le rôle-titre et Martine Dupuy en Adalgisa. J’avais seize ans, et cela a été un déclic. C’est ce qui a déclenché en moi l’envie d’être artiste lyrique. 

Mon pire souvenir sur scène ? 
C’était en 2002, au cours de mon premier engagement à l’Opéra de Paris, à Bastille, pendant une représentation de Rusalka. Le mur du décor, côté jardin, s’est écroulé en pleine représentation, dans l’Acte I, juste à côté des chanteurs, dont Renée Fleming. J’étais dans ma loge. Il y a eu un énorme bruit, puis un silence et ensuite les cris de mes collègues et du public. Heureusement il n’y a pas eu de victimes. La représentation a pu reprendre. 

Le livre qui a changé ma vie ? 
Dialogue avec l’ange de Gitta Mallasz. L’histoire de quatre jeunes amis hongrois, qui en 1943 s’installent à la campagne, où ils vont vivre une aventure spirituelle. Ils seront déportés, et seule Gitta survivra. C’est cette expérience qu’elle raconte dans ce livre. 

Le chanteur du passé avec lequel j’aurais aimé me produire.
Pauline Viardot.

Mon plus grand moment de grâce face à une œuvre d’art. 
Difficile de n’en choisir qu’un seul ! Ce serait le Boléro de Ravel chorégraphié par Maurice Béjart, dansé par Nicolas le Riche à Garnier. 

La ville où je me sens chez moi ? 
Paris

La ville qui m’angoisse ? 
Aucune. Je me sens bien partout, que ce soit en France ou à l’étranger.

Ce qui, dans mon pays, me rend le plus fier ? 
Sans aucun doute le champagne !

Le metteur-en-scène dont je me sens le plus proche ? 
Ils sont deux. Olvier Py et Davide Livermore. Ils m’ont chacun offert de magnifiques rôles, et transmis leurs valeurs humaines et artistiques. En particulier Urbain, Valentine, Mère Marie, Donna Elvira, Adalgisa et Elisabetta de Rossini.

Mon pire souvenir avec un chef ? 
Un seul. Un opéra en version de concert. Inutile d’en dire plus.

Le chef ou la cheffe qui m’a le plus appris ? 
Ils sont plusieurs. Emmanuel Krivine et Michel Plasson pour le répertoire français. Bruno Campanella et Maurizio Benini pour le bel canto, sans oublier James Levine qui m’a dirigée au Met.

À part chanter, ce que j’ai dû faire de plus compliqué sur scène ? 
Faire tourner une paire de pistolets tout en chantant dans Juliette ou la Clé des songes de Martinu à Garnier ! 

Si je pouvais apprendre un instrument du jour au lendemain, lequel serait-il ? 
Le cor d’harmonie.

Un opéra dont j’aurais voulu être le créateur du rôle-titre ? 
Pas forcément un rôle-titre. Mais j’aurais aimé être la créatrice du rôle de Rosine.

Le chanteur du passé dont l’écoute m’a le plus appris ? 
Régine Crespin, dont j’ai eu la chance de suivre une masterclass.

Le chanteur du présent que je trouve d’une générosité rare ?
Natalie Dessay. Une personne généreuse dans la vie et sur scène.  

Si j’étais un personnage de Disney ? 
Cendrillon !

Mon plus grand moment d’embarras ? 
Quand mon corset s’est ouvert, en pleine répétition d’Orphée aux enfers à Lyon. Les ailes de mon costume de Cupidon s’étaient coincées dans le toboggan par lequel j’arrivais sur scène. 

Le compositeur auquel j’ai envie de dire “mon cher, ta musique n’est pas pour moi” ? 
Arnold Schönberg. Mais je formulerais le refus différemment ! 

Ma personnalité historique préférée. 
Elizabeth I, Reine d’Angleterre. 

Si l’étais un Lied ou une Mélodie. 
Soir de Gabriel Fauré.

Mon pire souvenir historique des 40 dernières années. 
Les attentats du 13 novembre.

Le rôle que je ne chanterai plus jamais. 
Cenerentola

Ma devise
 “La bontà in trionfo”. Le sous-titre de La Cenerentola. 

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