38 ans dont 34 de chant… Vittorio Grigòlo a commencé à donner de la voix dès le berceau ou presque. Soliste du chœur de la Chapelle musicale pontificale Sixtine à Rome, il gagne son surnom d’Il Pavarottino en interprétant à 13 ans le jeune berger dans Tosca aux côtés de Luciano Pavarotti. Dès lors, sa voie est tracée et elle ira vite, à l’image de ces voitures de course qu’il aime à conduire et desquelles un accident le détournera, le confortant dans sa décision de faire du chant sa première occupation professionnelle. A peine majeur, il est déjà Don Narciso dans Il turco in Italia à Vienne. A 23 ans, il devient le plus jeune ténor soliste de l’histoire de La Scala. Découverte de l’année 2010 pour certains – le magazine Diapason – « tête à claques », « pizzaiolo du contre-ut » – pour d’autres –, le garçon est indéniablement doué. Son premier album The italian tenor se place en 2010 au sommet des ventes classiques aux Etats-Unis. A un timbre ensoleillé, il ajoute un physique de latin lover dont il sait (ab)user comme d’un argument de séduction supplémentaire (on se souvient de son Edgardo moulé dans un marcel dans Lucia di Lammermoor à l’Opéra Bastille). Au fil du temps, sur les plus grandes scènes du monde entier, Vittorio Grigòlo s’est forgé un répertoire à son image, une galerie de portraits des plus beaux gosses de l’opéra italien et français, de Roméo (Roméo et Juliette) à des Grieux (Manon) en passant par Edgardo (Lucia di Lammermoor) et Rodolfo (La Bohème), deux rôles qu’il retrouvera dans les mois à venir à Milan. Auparavant, Paris n’aura d’autre choix que de succomber à son charme, le temps d’un récital des Grandes Voix, le vendredi 17 avril au Théâtre des Champs-Elysées (plus d’informations).
La qualité que vous préférez chez un chanteur ?
Savoir ne pas se prendre au sérieux, avoir de la volonté et de la sensibilité : qualités qui prouvent une certaine assurance et qui sont à la base d’une personnalité charismatique.
Celle que vous appréciez chez une chanteuse ?
Les mêmes que chez un chanteur, et en plus avoir de beaux yeux verts.
Votre principal défaut ?
Toujours vouloir repousser mes limites, donner tout en dépassant les bornes et parfois aller trop loin, mais seulement sur le plan vocal, heureusement, et non quand je suis sur une moto ou au volant d’une voiture !
Votre occupation favorite (à part chanter bien sûr) ?
Le design et la création à 360°. Revoir le monde matériel à ma façon, tourner mes sentiments vers des objets que je désire ensuite réaliser. La mécanique et la mode occupent une grande partie de mon esprit.
Votre idée du bonheur ?
Un sourire près de l’être aimé… Etre amoureux de ce qu’on fait sans jamais s’en lasser.
Quel serait votre plus grand malheur ?
Souffrir à cause d’un amour qui ne peut pas naître dans tous les sens, je suis malheureusement un hyper-romantique.
Votre truc contre le stress ?
Dessiner, écouter de la musique, nager. Une belle promenade dans les champs. Méditer, prier… Faire une balade en voiture, idéalement en cabriolet.
Votre livre de chevet ?
Je le cherche encore, mais si je devais emporter un livre sur une île déserte, ce serait La Divine comédie de Dante et Les Fiancés de Manzoni.
Votre opéra favori ?
Celui que je suis en train de chanter… Il n’existe aucun opéra que je préfère à tout autre. Peut-être ceux qui m’ont permis d’attirer l’attention et qui ont fait démarrer ma carrière, et il y en a trois : L’elisir d’amore à 17 ans et demi, La Bohème et Manon.
Votre plus beau souvenir lyrique ?
J’étais enfant, j’avais 13 ans et je chantais le berger dans Tosca. Luciano Pavarotti m’a attendu en coulisses pour me dire que j’avais très bien chanté. Et puis peut-être, toujours avec Pavarotti, quand j’ai préparé La Bohème, chez lui, à Pesaro, où il m’a insufflé une super-charge d’énergie en me disant d’être signor tenore.
Quel CD écouter sur une île déserte ?
Aznavour… Il me met en joie
Votre héros dans la vraie vie ?
Mon père… Je lui dois beaucoup et j’espère pouvoir encore apprendre beaucoup de lui.
Le chanteur avec lequel vous voudriez chanter ?
Freddy Mercury, autrefois ; aujourd’hui, Sting. Je l’adore
Et la chanteuse ?
Lady Gaga
L’air que vous sifflez sous la douche ?
« Caruso » de Lucio Dalla
Le rôle que vous rêvez d’interpréter ?
Cavaradossi, mais je l’inscrirai bientôt à mon répertoire. En 2019 à Londres, si tout va bien.
Et celui que vous n’accepteriez pour rien au monde ?
Peut-être dans un opéra contemporain sans aucune mélodie… Je n’aime pas chanter les dissonances et les clusters.
Avec qui aimeriez-vous être coincé dans un ascenseur ?
Irina Shayk
Votre menu pour un dîner presque parfait ?
Chateauneuf du pape, domaine de la solitude, réserve secrete ; Spaghetti sauce tomate et basilic ; Dips de légumes frais ; Côtelettes d’agneau avec courgettes farcies ; Café et tiramisù !
Votre note de musique favorite ?
Do, quelle question !
Votre devise ?
Aimer la vie et toujours chercher l’extraordinaire dans l’ordinaire.