Les grondements de la pandémie résonnent encore… Ce calendrier tout neuf, déjà gonflé d’ondes lyriques, ramène à la vie nectars sonores et palpitantes incarnations. Toujours en résistance, muses-iciens, muses-iciennes, toutes les muses de la scène gomment les rides en nos cœurs. Espoir et bonne année à tous !
Dernière minute
Vous trouverez les « Dernière minute », une fois par semaine, dans notre rubrique « Brèves ».
►Depuis vendredi 4 décembre, Operavision : Don Giovanni – La Soupe Pop – Cendrillon – Les Contes d’Hoffmann – Lonely House – Semele (3 janv.) – Die Zauberflöte (8 janv.) – La Passion de Simone (16 janv.) – Il Pirata (23 janv.) – Il Palazzo Incantato (29 janv.)
►Depuis mercredi 9 décembre, YT-MuséeLouvre : « Novecento » – Secession Orchestra – Marie-Laure Garnier – Clément Mao-Takacs – Paris, Auditorium du Louvre, concert sans public 2020
►Depuis mardi 15 décembre, France.tv-Culturebox : Collection « Innuendo » – Léa Desandre et l’Ensemble Jupiter – Les vents de l’Orchestre Le Balcon – Damien Pass et Alphonse Cemin – Adelaïde Ferrière et le Trio Xenakis – Paris, Gymnase YMCA-UCJG, 2020
« Oh yes we’ll keep on trying till the end of the time » (Queen, titre « Innuendo », 1991), « Oh oui, nous continuerons d’essayer jusqu’à la fin des temps » semblent nous dire aussi Ybao Benedetti (réal.), Arthur Cemin (dir.photo), avec les muses-iciens et muses-iciennes de ces 4 vidéos sensibles, concises ; essayer de faire entendre que poésies sonores et intensité des émotions chantent dans la musique lyrique, classique, comme ailleurs, en filmant de courts concerts d’artistes jeunes, tels de longs clips de Pop-Rock aux images très actuelles. Un seul lieu de séjour pour nos musiciens : la plus ancienne salle de basketball du monde (1893), au 14 rue de Trévise à Paris. Nectar de sérénité que cette Session 1, avec Léa Desandre, Thomas Dunford (théorbe) et Bruno Philippe (violoncelle) ; parfums de fantaisie avec Hahn, Charpentier, Barbara Purcell… Bleus diurnes pour les vents (Ensemble Le Balcon) en Session 2 ; Claire Luquiens, flûtiste, « debussise » assise sur une échelle suspendue ; envolées « messianiques » de la clarinettiste Iris Zerdoud, équilibriste sur poutre et du corniste Joël Lasry, sur parquet…Session 3, le blond pianiste Alphonse Cemin accompagne le baryton brun Damien Pass dans les flammes de ses incarnations vives et profondes, chez Sondhein ou Bolcom, en Irlande, en Australie… Punch et concentration à leur comble pour la Session 4 ; en lamé noir et talons argent, la nouvelle star de la percussion, Adelaïde Ferrière, avec Emmanuel Jacquet et Rodolphe Théry, nous transportent au Japon, en Afrique, et en Inde, dans 2 pièces de Iannis Xenakis.
►Depuis mercredi 16 décembre, OperaZurich : Verdi, Massenet, « Curtain Call » – Concert Benjamin Bernheim et jeunes chanteurs de l’International Opera Studio – Opéra de Zurich, sans public 2020
►Depuis dimanche 20 décembre, Radio-Classique : Jules Massenet, Werther – Opéra de Lyon, 2020
►Depuis lundi 21 décembre, OpéraNationalLorraine, France3-GrandEst : Jacques Offenbach, « Offenbach Report » – Opéra National de Lorraine, film Oxymore Prod. – Réal. Philippe Petit – 2020
►Depuis mardi 22 décembre, PhilharmonieParis-live : Vivaldi – Grande messe de Noël – Arts Florissants (22 déc.) – Mahler – Das Lied von der Erde (23 déc.) – « Mein Traum » – Pygmalion – R.Pichon – S.Degout ( 30 déc.)
►Depuis samedi 26 décembre, France-Musique : Richard Wagner, Ring des Nibelungen – Das Rheingold (26 déc.) – Die Walküre (28 déc.) – Siegfried (30 déc.) – Götterdämnerung (2 janv.) – Paris, Opéra Bastille, concerts sans public 2020
►Depuis mardi 29 décembre, France-Musique : « Musiques au Louvre » – Adèle Charvet – Le Poème Harmonique – Vincent Dumestre – Paris, Salle Gaveau, 2020
►Depuis mercredi 30 décembre, ViàVosges.tv : Engelbert Humperdinck, Hänsel und Gretel – Opéra de Strasbourg, streaming sans public 2020
Et Pierre-Emmanuel Rousseau opéra, sans vouloir mettre à contre-poil qui que ce soit, ni prendre à rebrousse-poil ce « Kinderstubenweihfestspiel » (« Parsifal pour chambre d’enfants »), comme Humperdinck appelait son célèbre Hänsel und Gretel, mais en le déroutant de ses adaptations enfantines vers le terrifiant conte initial des frères Grimm. « La modernité c’est de retourner vers le texte, la musique, les histoires écrites, (…) mais dans quelle direction amener les personnages ? (…) Je ne suis pas un créateur, j’interprète. » dit en substance le metteur en scène PE.Rousseau dans notre passionnant podcast. De la réalité d’une vie de famine dans un bidonville, – quart-monde inspiré par les photos de Raymond Depardon-, avec une mère (Irmgard Vismeier) que la survie « fatigue à en mourir », Hänsel (Anaïk Morel) et Gretel (Elisabeth Boudreault) vont tomber sur un paradis, une fête foraine où ils croient pouvoir assouvir leurs appétits de jeux, de friandises, de gaieté…Rêve trompeur, à l’odeur infernale, avec superbe meneuse de revue mais prédatrice sexuelle, dans son « Witch Palace » (Spencer Lang), plus une forêt de personnages hostiles. Un « bigger than life » coloré, avec danses, paillettes, miroirs et…le cygne blanc de Lohengrin. Sans oublier Markus Marquardt (Peter) et Hélène Carpentier (Marchand de sable, Fée Rosée) et Marko Letonja à la baguette,
►Depuis mercredi 30 décembre, OperaStreamingEmiliaRomagna : Gioachino Rossini, La Cenerentola – Modène, Teatro Comunale Luciano Pavarotti, streaming sans public 2020
« Una grazia, un certo incanto » (une grâce, une certaine magie) dans cette nouvelle mise en scène de Nicola Berloffa pour l’impérissable La Cenerentola de Rossini ! Notre Trophée 2017, pour sa remarquable Carmen à Rennes, a choisi un temps révolu, l’Angleterre à l’époque victorienne, en s’inspirant de la « gustosissima » (très savoureuse) esthétique anglo-indienne du Royal Pavilion de Brighton. Pas de relecture contemporaine, mais une séduisante organisation graphique, dans les couleurs, les formes, la synchronisation des mouvements, s’harmonisant joliment aux confiseries chamarrées de la partition, à sa vitalité euphorisante. Exquise distribution vocale avec la très musicale Angelina de Paola Gardina, le Don Ramiro nuancé et « di precisione » d’Antonino Siragusa, le Don Magnifico buffissimo de Nicola Alaimo, Ugo Guagliardo grand habitué au rôle d’Alidoro, pour les frétillantes Tisbe et Clorinda d’Ana Vittoria Pitts et Floriana Cicio, et le Dandini de Nicolaj Borchev. Le directeur du théâtre, Aldo Sisillo, dirige ; saluons d’ailleurs son courage, car tous les spectacles ont lieu à Modène depuis le début de saison, sans public et retransmis en streaming ; tous les corps de métier travaillent, dans un pays où le statut d’intermittent n’existe pas.
►Depuis jeudi 31 décembre, OpéraMarseille-streaming : Giacomo Puccini, La Bohème – Opéra de Marseille, streaming sans public 2020
Plateau vocal performant et de grand caractère pour cette Bohème puccinienne à Marseille, avec, notamment, deux prises de rôles : Mimi est Angélique Boudeville, soprano lyrique doté d’harmoniques graves luxuriants, voix de moelleuse robustesse mais élastique ; son Rodolfo est l’intense ténor lyrique Enea Scala, qui fait toujours mouche par sa constante recherche d’excellence vocale, quelque soit le rôle abordé. Nous entendrons aussi le Marcello du baryton Alexandre Duhamel, au timbre corsé, aux opulentes obscurités, le Schaunard du percutant Régis Mengus, Lucrezia Drei (Musetta), Alessandro Spina (Colline), Antoine Garcin (Benoît) et Jean-Luc Epitalon (Alcindoro). Un grand expert de Puccini les dirige, Paolo Arrivabeni, dans la mise en scène et le décor de Louis Désiré, sobres, simplifiés, montés en trois semaines et dans un grand respect des distances. NB : Louis Désiré connaît bien l’œuvre, qu’il a déjà produite pour Montevideo.
►Depuis jeudi 31 décembre, France-Musique : Concert du Nouvel An – Véronique Gens – Dalia Stasevska – ONF – Paris, Auditorium de Radio-France, sans public 2020
►Depuis vendredi 1er janvier, France-Musique : Concert imaginaire – Saint-Saëns et Stravinski – Paris, Maison de la Radio, 2020
►Depuis vendredi 1er janvier, Arteconcert : Concert du Nouvel An à La Fenice – Rosa Feola – Xabier Anduaga – Daniel Harding – Venise, Teatro La Fenice, 2021
►Samedi 2 janvier, 7h et 19h CET, BRKlassik-streaming : Porpora – « Carlo il Calvo » (7h) – Vinci – « Gismondo Re di Polonia » (19h) – Bayreuth, Barock Festival, 2020
►Samedi 2 janvier, 21h CET, Radio-Classique : Concert Puccini – ML.Garnier – A.Fanyo – C.Yu Shao – C.Mao-Takacs – Sécession Orchestra – Paris, Invalides, sans public 2020
►Samedi 2 et dimanche 3 janvier,19h CET, Wienerstaatsoper-streaming : Das Rheingold (2 janv.) – L’Italiana in Algeri (3 janv.) –
►A partir de samedi 2 janvier, MET-streaming : Il Trovatore (2 janv.) – Un Ballo in Maschera (3 janv.) – L’Elisir d’Amore (4 janv.) – Adriana Lecouvreur (5 janv.) – La Donna del Lago (6 janv.) – Les Pêcheurs de Perles (7 janv.) – I Puritani (8 janv.) – Cav & Pag (9 janv.) – Maria Stuarda (10 janv.) – Il Trovatore (11 janv.) – Le Nozze di Figaro (12 janv.) – Thaïs (13 janv.) – Der Rosenkavalier (14 janv.) – Armida (15 janv.) – Capriccio (16 janv.) – Rodelinda (17 janv.) – Rusalka (18 janv.) –
►Jusqu’au dimanche 3 janvier, LaMonnaie-streaming : Jenufa – Don Pasquale – Rachmaninov Troïka – Die Tote Stadt –
►Dimanche 3 janvier, 21h CET, PBZ-RadioClassical : Camille Saint-Saëns, Proserpine – Munich, Prinzregentertheater, 2016
Souhaitons à Saint-Saëns une meilleure année anniversaire 2021 que ne l’a été celle de Beethoven en 2020 ! Le Palazetto Bru Zane, qui a ouvert sa bacchanale « saintsaënsienne » il y a quelques années déjà, nous en propose Proserpine, drame lyrique ramené à la vie par ses soins, et 15e« diamant » de sa collection discographique. « M. Saint-Saëns, avec sa nouvelle œuvre, aura surpris un peu tout le monde » écrit C.Bellaigue, au moment de la création, en 1887. Mr Saint-Saëns étonnera toujours un peu tout le monde, car « la musique de Saint-Saëns n’est guère reconnaissable » dixit Jacques Bonnaure. Novateur comme traditionnaliste, notre génie de la forme a composé un 6e opéra d’une séduction irrésistible. « Des papillons et des libellules aux ailes diaprées traversent à chaque instant l’atmosphère lumineuse de cet orchestre féérique » (A.Vitu) ; orchestration subtile, parfaitement mariée au chant. Dirigé par Ulf Schirmer, un talentuosissime cast vocal nous entraîne du climat folâtre du I, avec ses fringants personnages, en passant par la pureté de l’acte du couvent, la Tarantelle déchainée du III, ou encore, in fine, les palpitations de la tragédie. Avec Véronique Gens, Frédéric Antoun, Marie-Adeline Henry, Andrew Foster-Williams, Jean Teitgen, Mathias Vidal, Artavadz Sargsyan, Philippe-Nicolas Martin et Clémence Tilquin.
►Dimanche 3 janvier, 21h CET, Radio-Classique : : « Concert de Fête » – EM. Hubeaux – I.Eerens – J.Behr – JM. Bertelli – D.Rustioni – Opéra de Lyon, sans public 2020
►Lundi 4 janvier, 20h CET, YT-TeatroAllaScala : Robert Schumann, Dichterliebe – Liederkreis – Markus Werba – Michele Gamba (piano) – Milan, Teatro alla Scala, concert sans public 2021
►Lundi 4 janvier, 20h CET, France-Musique : Mahler, Schumann, Concert Karine Deshayes – Constantin Trinks – Bordeaux, Auditorium, sans public 2020
►Mardi 5 janvier, 21h CET, TCFwebTV-Gênes : Concerto di Capodanno – S.Gamberoni – F.Benitez – F.Meli – A.Yurkevich – Gênes, Teatro Carlo Felice, sans public 2021
►A partir de mercredi 6 janvier, Metaclassique-radio : « Doubler » (6 janv.) – « Lepeniser » (13 janv.) – « Mûrir » (20 janv.) – « Augmenter » (27 janv.) – Emissions de David Christoffel – Paris, 2021
►Mercredi 6 janvier, 20h CET, France-Musique : Ludwig van Beethoven, Symphonie n°9 – Paris, Auditorium de Radio-France, sans public 2021
►Samedi 9 janvier, 20h CET, France-Musique : Giuseppe Verdi, Falstaff – Munich, Bayerischestaatsoper, 2020
►Mercredi 13 janvier, 20h CET, France-Musique : Félix Mendelssohn, Le Songe d’une Nuit d’Eté – Paris, TCE, direct 2021
►Vendredi 15 janvier, 20h CET, France-Musique : Abrahamsen, Chostakovitch, Concert M. Goerne – S.Dohr – M.Franck – Paris, Auditorium de la Maison de la Radio, direct 2021
►Samedi 16 janvier, 19h CET, Ö1-radio : Jean-Baptiste Lully, Ballet Royal de la Naissance de Vénus – Pascale Collasse, La Naissance de Vénus – Vienne, Wiener Konzerthaus, direct 2021
►Mardi 19 janvier, 20h CET, France-Musique : Concert Vivaldi – S.Piau – J.Chauvin – Le Concert de la Loge – Paris, Auditorium du Louvre, sans public 2020
►Mercredi 20 janvier, 20h CET, CatalunyaMusica-radio : Jacques Offenbach, Les Contes d’Hoffmann – Barcelone, Gran Teatre del Liceu, live-streaming en léger différé 2020
Qu’il rie ou qu’il pleure, Offenbach est un compositeur chéri par Laurent Pelly, dont la fascinante et noire mise en scène des Contes d’Hoffmann revient au Liceu, avec son décor fantastique (c’est le cas de le dire), en constantes transformations, créé par Chantal Thomas. A lire, nos comptes-rendus à Lyon, Berlin, et DVD. L’immersion musicale s’avère tout aussi fascinante, avec des voix luxueuses, confortables : John Osborn, Hoffmann « qui a du biceps », aux aigus capitonnés de métal ardent, l’Olympia virtuose d’Olga Pudova, Ermonela Jaho pour le lyrisme romantique d’Antonia, et Nino Surguladze en subjuguante Giulietta. Dans les quatre diables, Lindorf- Coppélius-Dr.Miracle-Dapertutto, l’onyx et l’étain de la basse Alexander Vinogradov, la chaleur du mezzo Marina Viotti en Muse-Nicklausse. Avec aussi Adriana Gonzàlez, LauraVila, Francisco Vaz, Aleksey Bogdanov, Carlos Daza, Vincent Ordenneau, Roger Padullés, et maestro Riccardo Frizza, dont la direction musicale de relief sculptera parfaitement la mélancolie profonde comme la puissance lyrique d’Offenbach dans son dernier chef-d’œuvre. NB : il y a un second et très beau cast : Rocio Perez, Ginger Costa-Jackson, Carol Garcia, Arturo Chacon-Cruz et Roberto Tagliavini. A lire, « Deux hommes dans le même homme », et notre dossier Jacques Offenbach.
►Vendredi 29 janvier, 19h CET, Operavision : Luigi Rossi, Il Palazzo Incantato – Opéra de Dijon, streaming sans public 2020