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Teatro San Carlo – Naples

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Actualité
11 janvier 2016

Infos sur l’œuvre

Détails

Le San Carlo est l’un des théâtres les plus prestigieux au monde. Construit par les Bourbons au XVIIIe siècle dans la 3e ville d’Europe après Londres et Paris, il a été longtemps le plus grand opéra du continent et reste l’un des plus anciens encore en activité. Les chanteurs les plus prestigieux s’y sont produits et le nombre de créations mondiales qui s’y sont succédées laisse rêveur. Dans la somptueuse baie de Naples, après une visite au musée du Capodimonte, à la chapelle Sansevero ou encore à Pompéi ou la sublime Capri, pourquoi ne pas s’offrir une soirée inoubliable, sur les traces de Stendhal, dans ce temple du lyrique ?

Adresse : Via San Carlo, 98/F, Naples, Italie

Site Web : http://www.teatrosancarlo.it/it/

Années de construction : 1737. Agrandi et modifié en 1777 et 1812, il brûle le 12 février 1816 et est reconstruit puis inauguré le 12 janvier 1817.

Architecte : Giovanni Antonio Medrano, Angelo Carasale (1737) et Antonio Niccolini (1817)

Style architectural : Néoclassique

Répertoire de prédilection : Le grand répertoire, mais aussi des curiosités ou des raretés, avec, cette année par exemple la reprise de Achille in Sciro, l’opéra inaugural de 1737.

Histoire : Le San Carlo est le plus ancien théâtre d’Europe, construit 41 ans avant la Scala et anticipant de 51 ans la Fenice. Symbole de la puissance des Bourbons, il a été voulu par Charles III pour remplacer le théâtre San Bartolomeo vétuste. Édifié en 9 mois en plein cœur de Naples, contigu au Palais royal auquel il est relié par un corridor anciennement réservé à la cour, il est doté dès le départ de 184 loges autour de la prestigieuse loge royale (Il Palco Reale) surmontée d’un dais en forme de couronne dorée somptueuse, qui peut accueillir à elle seule 24 personnes.

Très rapidement, Naples devient capitale de la musique européenne et les compositeurs utilisent le théâtre comme tremplin pour leur carrière, à l’exemple de Hasse, Haydn, Johann Christian Bach, Gluck ou Mozart. Les plus célèbres chanteurs s’y produisent et notamment les castrats Gizziello et Caffarelli, tous deux issus du conservatoire de Naples.

Le 12 février 1816, un incendie ravage le théâtre, ce qui émeut l’Europe entière. Le roi Ferdinand Ier demande, une semaine après la catastrophe, à ce que le théâtre soit reconstruit sans délai, ce qui est fait en à peine onze mois par Niccolini qui respecte le plan originel de la salle mais agrandie (3500 places à l’époque), avec toutefois une acoustique améliorée. Le public, émerveillé, assiste à la réouverture, le 12 janvier 1817, avec Il Sogno di Partenope de Giovanni Simone Mayr, écrite pour l’occasion. Peu de changements sont intervenus dans le bâtiment, excepté le creusement de la fosse en 1870 suggéré, paraît-il, par Verdi (qui refuse la direction musicale du théâtre), l’électricité en 1890 où l’on en profite pour supprimer le lustre central et l’addition d’un nouveau foyer en 1937.

Une nouvelle ère s’ouvre pour le San Carlo, marquée au XIXe siècle par la présence du célèbre impresario Barbaja (de 1809 à 1840), qui confie en 1815 la direction musicale du théâtre à Rossini et laisse sa chance notamment à Donizetti et Bellini. C’est aussi la grande époque des chanteurs mythiques : Garcia, la Malibran, la Pasta, la Colbran, Rubini, Donzelli ou Nourrit qu’on avait convaincu de s’installer à Naples et qui se défenestre d’ailleurs en mars 1839 de son hôtel parce qu’il a eu un succès inférieur à celui de son partenaire.

Le San Carlo n’a jamais interrompu son activité théâtrale, pas même durant la seconde Guerre mondiale, où l’on a continué à donner une série de concerts pour les forces armées. Il est toutefois endommagé par un bombardement en 1943, mais retrouve rapidement sa splendeur passée. Les créations mondiales continuent, avec notamment, en 1956, La Guerra de Renzo Rossellini, frère du cinéaste. Aujourd’hui, le San Carlo reste l’une des salles qui comptent dans le monde de l’opéra, avec un public exigeant et connaisseur.

Éducation : Le San Carlo propose des opéras à l’intention du jeune public et organise de nombreuses activités à l’intention des écoles.

Premier opéra représenté : Achille in Sciro de Domenico Sarro (livret de Métastase) le 4 novembre (la Saint-Charles) 1737.

Créations marquantes : Ce sont près de 450 créations mondiales, record absolu, qui ont vu le jour au San Carlo… Rossini crée 8 opéras à Naples, Donizetti pas moins de 17 ! Parmi les créations :

  • Elisabetta, regina d’Inghilterra de Gioachino Rossini (4 octobre 1815)
  • Armida de Rossini (11 novembre 1817)
  • Mosè in Egitto de Rossini (5 mars 1818)
  • Ricciardo e Zoraide de Rossini (3 décembre 1818)
  • Ermione de Rossini (27 mars 1819)
  • La donna del lago de Rossini (24 octobre 1819)
  • Maometto II de Rossini (3 décembre 1820)
  • Zelmira de Rossini (16 février 1822)
  • L’ultimo giorno di Pompei de Giovanni Pacini (19 novembre 1825)
  • Bianca e Gernando de Vincenzo Bellini (30 mai 1826)
  • Lucia di Lammermoor de Donizetti (26 septembre 1835)
  • Roberto Devereux de Donizetti (28 octobre 1837)
  • Elena da Feltre de Saverio Mercadante (1er janvier 1839)
  • La vestale de Saverio Mercadante (10 mars 1840)
  • Caterina Cornaro de Donizetti (18 janvier 1844)
  • Alzira de Giuseppe Verdi (12 août 1845)
  • Poliuto de Donizetti (30 novembre 1848)
  • Luisa Miller de Verdi (8 décembre 1849)
  • Medea de Saverio Mercadante (1er mars 1851)

Au XXe siècle, la tradition se perpétue, avec les créations italiennes d’œuvres de Honegger, Hindemith ou Chostakovitch.

Meilleures places : Il sera sans doute difficile de se trouver une place dans la somptueuse loge royale, mais les loges ne manquent pas dans le théâtre, qu’il faut évidemment choisir la plus au centre, si l’on veut voir la scène… Le mieux est sans doute d’être au parterre, bien au centre, vers le 10e rang.

Acoustique : « Pour les plaisirs de la musique, il ne faut pas les chercher ici : l’on n’entend pas », disait Stendhal le 14 février 1817. Si l’acoustique de cette grande salle n’est pas toujours exceptionnelle quand on s’éloigne, elle reste cependant bonne voire excellente à distance raisonnable ; d’aucuns la considèrent d’ailleurs comme parfaite.

Tarifs : Les tarifs sont très raisonnables, entre 14 et 90 euros. On peut assister aux générales pour 10 euros. Il est possible de réserver les billets directement sur le site, par téléphone ou sur place au dernier moment très facilement.

Visites guidées : Elles sont organisées tous les jours, en italien et en anglais (et en français sur demande pour les groupes), à 10h30, 11h30, 12h30, 14h30, 15h30 et 16h30 (uniquement 10h30, 11h30 et 12h30 les dimanches). On peut y ajouter la visite du MeMUS (Museo Multimediale del Teatro San Carlo).

Anecdotique : Toutes les loges du théâtre sont équipées d’un vaste miroir qui permettait aux occupants de la loge royale d’observer ce qui se passait dans les recoins des boxes.

Tenue : Les Italiens sont naturellement élégants. Si toutes les fantaisies sont permises a priori, tout est dans l’attitude et dans les accessoires. La fashionista aura de la concurrence, car le temple du lyrique est aussi un haut-lieu du chic !

Vestiaire : Dans l’entrée principale, mais pour ceux qui sont dans les loges, tout est prévu dans la loge elle-même.

Toilettes : À tous les étages.

À l’entracte : L’Opéra Cafè Scaturchio est né d’une collaboration entre le San Carlo et la pâtisserie Scartuchio. Il est ouvert tous les jours de 8h à 21h. On peut s’y installer sur du mobilier désigné par Mimmo Paladino.

Le bémol : Les grèves et nombreux problèmes qui voient certains spectacles purement et simplement annulés ou proposés à minima. Mais la situation semble s’améliorer…

Le dièse : Le mythique San Carlo reste l’un des plus beaux et plus vastes opéras, sans compter qu’il est le plus ancien d’Europe.

Accessibilité : L’accès pour les personnes handicapées se fait par la Piazza Trieste e Trento. Le billet est offert aux handicapés à 100 % pour un accès au parterre.

Accès : L’opéra est accessible par le métro (Ligne 1, arrêt Toledo), le Funiculaire (Funicolare Centrale, arrêt Augusteo), le bus (R2 depuis la gare centrale, arrêt San Carlo, R3 depuis la gare de Mergellina, arrêt Piazza Municipio) et l’aéroport (Linea Alibus, arrêt Porto). Si vous venez en taxi, renseignez-vous sur les prix habituels et imposez-les au chauffeur avant de monter… Il n’est pas spécialement recommandé d’utiliser sa voiture dans le centre de Naples, sauf si l’on est rompu à la logique très particulière de la conduite locale ; néanmoins un parking, le Supergarage, Via Shelley, propose un tarif de 2 euros de l’heure en échange du billet d’opéra.

Boutique : La boutique est ouverte du lundi au jeudi de 10h à 15h30, les vendredis et samedis de 10h à 17h30, les dimanches de 10h30 à 13h et pendant les entractes. Dans la boutique, on trouve de tout, livres, disques, objets dérivés mais aussi de l’artisanat napolitain.

Où dîner à proximité ? Avant l’opéra, on pourra faire une pause gourmande ou prendre l’apéritif au Gambrinus, café historique de Naples. Pour dîner, le Ciro a Santa Brigida s’impose, pour ses pizzas et ses desserts. Et pourquoi pas se faire plaisir en s’accordant un dîner d’exception au restaurant de la terrasse du palace Vesuvio, le bien nommé Caruso Roof Garden ?

Où dormir à proximité ? Pourquoi pas l’Hôtel Art Resort dans la Galerie Umberto I juste en face du San Carlo ? L’offre au centre est pléthorique, pour toutes les bourses et tous les goûts, à des tarifs très attractifs. 

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