Chère Ewa Podleś,
Pour vos 70 ans que vous avez choisi de fêter en famille dans votre pays stressé par une horrible guerre – loin des scènes et des publics auxquels vous avez tout donné, forumopera.com vous offre un petit florilège de compliments en provenance de ses archives.
Madame de La Haltière dans Cendrillon ou L’Opinion Publique dans Orphée aux enfers, Polinesso dans Ariodante ou La Haine dans Armide… Je m’aperçois avec stupeur que je n’ai vu Ewa qu’en monstre » s’étonne auparavant Marc Minkowski dans une préface louangeuse où le chef d’orchestre regrette de n’avoir jamais pu concrétiser avec Ewa Podleś le projet plusieurs fois caressé d’une Semiramide. Monstre oui, mais – cette biographie l’atteste – monstre sacré.
Marc Minkowski préface à la biographie Ewa Podleś Contralto assoluto – cité par Christophe Rizoud (Le sacre du monstre, 2015)
Son registre grave tonitruant et ses mille facéties lui permettent de composer un personnage inoubliable de méchanceté stupide.
Massenet, Cendrillon, Saint-Etienne (2012)
Le pouvoir expressif de sa voix, sa capacité à ornementer et un ambitus de trois octaves caractérisent cette force de la nature rossinienne applaudie avec fureur en Ciro à Pesaro en 2012 et en 2015.)
Cerise sur le gâteau : Ewa Podleś en Baboulenka. Tour à tour, hargneuse, autoritaire, hilarante, maternelle et émouvante, la légendaire contralto polonaise rafle la mise à l’applaudimètre dans une prise de rôle ébouriffante.
Prokofiev, Le Joueur, Monte-Carlo (2016)
Dans le rôle d’Azucena que Verdi semble avoir écrit pour sa voix diabolique et déchirante, la contralto polonaise Ewa Podleś a enflammé le public de l’Opéra de Poznań.
Verdi, Il trovatore, Poznań (2010)
Dans le rôle de la terrible marâtre, Madame de la Haltière, Ewa Podleś et ses deux filles bien chantantes forment un trio désopilant. Savourant chaque mot avec gourmandise et autorité, la contralto polonaise révèle pleinement sa veine comique dans un rôle en or pour elle – surtout à travers cette mise en scène débridée et dans la vaste salle de Covent Garden dont l’excellente acoustique convient à sa voix onduleuse.
Massenet, Cendrillon, Londres (2011)
Pour ses débuts dans cette salle destinée à rendre un vaste public heureux, Marc Minkowski a voulu lui offrir en bis de joyeuses surprises. Pour l’occasion, il a fait venir en secret de Varsovie l’une des chanteuses qui a participé à ses premiers triomphes discographiques, la contralto Ewa Podleś. Dans la scène dite « des blasons » extraite de la Cendrillon de Massenet, Madame de la Haltière, marâtre ridicule gonflée d’orgueil, se vante de ses nobles origines. Pour incarner ce personnage bouffe sans faire dans la dentelle, la légendaire cantatrice polonaise joue hardiment de son incroyable étendue vocale et de son inénarrable veine comique.
Le romantique opéra français, Paris, Philharmonie (2015)