L’annonce en catimini sur le site de l’Opéra de Paris du remplacement de Marcelo Alvarez par Zoran Todorovich, remplacement qu’aucune annonce n’est venu relayer dans la salle le soir même, n’a pas empêché la première représentation de La Forza del destino mise en scène par Jean-Claude Auvray de remporter un franc succès. A l’applaudimètre, ce sont le Chœur et le chef d’orchestre, Philippe Jordan, qui se taillent la part du lion. Normal. On comprend moins bien pourquoi Zoran Todorovich reçoit un meilleur accueil que ses partenaires, Vladimir Stoyanov et Violeta Urmana. Il n’y a pourtant pas photo. A moins que le public, bien informé malgré tout, ait voulu remercier à sa manière le ténor d’avoir joué le remplaçant de dernière minute dans un opéra ô combien exigeant. Même le metteur en scène et son équipe ne s’en sortent pas si mal pour un soir de première. Quelques huées, couvertes par les applaudissements, viennent saluer un travail dont le principe, basé sur des toiles peintes abstraites, ne convainc qu’à moitié. Saluons enfin le Fra Melitone de Nicola Alaimo – notre interviewé de la semaine – dont la présence vocale et scénique suffit à occuper tout l’espace, pourtant vaste, de la Bastille. Compte-rendu détaillé à suivre. Christophe Rizoud