La menace d’une deuxième vague pandémique cet automne invite les institutions lyriques à revoir leur copie 2020-21.
A Genève, la nouvelle production de Turandot, ouvrage gourmand en effectif choral et orchestral, est reportée à une autre saison. C’est La Cenerentola, mise en scène par Laurent Pelly et dirigée par Antonino Fogliani, qui ouvrira la programmation 2020-21, du 14 au 26 septembre. Cette co-production avait été annulée en mai dernier pour raisons sanitaires. Le reste de la saison est pour le moment inchangé.
Au Capitole de Toulouse, les contraintes actuelles ne permettent pas de monter la nouvelle production des Pêcheurs de Perles prévue au retour des congés estivaux. Qu’à cela ne tienne, l’Opéra a proposé à l’ensemble des artistes engagés de reprendre celle de d’Ivan Alexandre de Cosi fan Tutte. Tous ont accepté : Speranza Scappucci dirigera donc le chef-d’œuvre de Mozart, Anne-Catherine Gillet fera ses débuts en Fiordiligi aux cotés du Ferrando de Mathias Vidal et du Gugliemo d’Alexandre Duhamel.
A l’Opéra de Paris, le doute plane encore. Stéphane Lissner avait annoncé au journal Le Monde que la reprise serait envisageable autour de trois spectacles populaires et que, sauf volonté expresse de son successeur pour les saisons futures, il faudrait surement renoncer à voir le Ring imaginé par Calixto Bieito. Amertume et tristesse de Philippe Jordan dont le mandat s’achève sur une béance au lieu du monument wagnérien, exprimées à mots mouchetés dans les colonnes du Figaro quelques semaines plus tard… et dans un nouvel entretien accordé à France Musique, l’ex-actuel Directeur de l’Opéra de Paris démissionaire évoque la possibilité de monter un Ring en version de concert en lieu et place de quelques Traviata. Affaire à suivre… en espérant que le virus qui nous mine depuis des mois prenne lui aussi un congé longue durée.