Ce 22 mai marque l’anniversaire d’une bicentenaire en pleine forme : L’Italiana in Algeri de Gioacchino Rossini. L’année 1813 est l’une des plus actives de la jeune carrière du Pesarais, à peine âgé de 21 ans. Elle a démarré avec Il signor Bruschino le 27 janvier au Théâtre San Moisè de Venise; Tancredi a ensuite été créé le 6 février sur la scène voisine de la Fenice ; le 26 décembre, Aureliano in Palmira conclut à Milan ces douze mois bien occupés. Entre temps, le Théâtre San Benedetto de Venise se tourne vers Rossini pour pallier la défaillance de Carlo Coccia dont le nouvel ouvrage se fait attendre. Le jeune maître accepte, à la condition de recycler un livret d’Angelo Anelli déjà mis en scène à la Scala cinq ans avant, sur une musique de Luigi Mosca. En une vingtaine de jours à peine, le compositeur, assisté de collaborateurs chargés des récitatifs et autres airs de sorbet, trousse un chef d’oeuvre chaleureusement accueilli par le public vénitien. La distribution est à la hauteur, avec la contralto Maria Marcolini en Isabella, le baryton basse Filippo Galli en Mustafa, Serafino Gentili en Lindoro. Pas moins de trente reprises suivent immédiatement jusqu’à la fin de la saison.
Cet anniversaire sera célébré lors du prochain festival de Pesaro : à partir du 10 août et pour cinq représentations, David Livermore mettra en scène L‘Italiana in Algeri, avec, sous la direction musicale de Javier Ramon Encinar, Anna Goryachova, Mario Cassi, Alex Esposito et Yijie Shi dans les rôles principaux. Nous y serons ! [Jean-Philippe Thiellay]