7 mars 1875 : joyeux anniversaire, Maurice !

Tous les familiers de la côte basque le savent, c’est à Ciboure, dans une élégante maison sur les quais de la Nivelle juste en face de Saint-Jean de Luz, qu’est né Maurice Ravel voici tout juste 150 ans.
Son père Joseph est un ingénieur d’origine suisse et sa mère, Marie, est elle-même née à Ciboure. Joseph et Marie, couple très aimant, est aussi féru d’art. La musique entre donc très tôt dans la vie du petit Maurice, qui commence le piano à l’âge de 6 ans, alors que la famille s’est installée à Paris (Ravel n’a pas du tout grandi au Pays basque où il reviendra néanmoins souvent en vacances) et il entrera au Conservatoire à 14 ans avec Gabriel Fauré comme professeur de composition. Il y reste 11 ans et se présente au Prix de Rome juste après. Il remporte un Second prix avec la cantate Myrrha, mais ce concours prestigieux sera pour lui tout à la fois une source d’amère déception et aussi une belle publicité. Les deux années qui suivent son Second prix le verront s’y représenter et par deux fois il échouera. En 1905, il retente sa chance mais, à 30 ans, on lui interdit de se présenter au motif qu’il a dépassé de peu la limite d’âge. Scandale mémorable car entre-temps, Ravel à commencé à se faire un nom. La campagne de presse qui s’ensuit provoque la démission de Théodore Dubois, directeur du Conservatoire et conservateur opposé à un musicien qui ose alors affirmer qu’il admire Erik Satie ou Emmanuel Chabrier… Gabriel Fauré succède à Dubois et apprécie profondément son ancien élève qui n’a par ailleurs rien d’une tête brûlée même si cet épisode montre qu’il ne manque pas de caractère, ce qu’on verra à nouveau plus tard lorsqu’il refusera la Légion d’honneur.
Mais en 1905, plus besoin de Prix de Rome. Sa renommée est faite et on sait combien elle grandira dans le monde entier jusqu’à sa mort, 32 ans plus tard et sans jamais retomber depuis : Ravel est et restera l’un des plus grands compositeurs francais de tous les temps.
Pour célébrer ce grand anniversaire et puisqu’il s’agit d’une oeuvre fort rare et encore précoce, voici la cantate Myrrha qui lui valut son seul prix de Rome, bien que second !