8 mars, Journée des Droits des femmes, à l’opéra aussi ?

Même s’il faut nuancer l’affirmation de Catherine Clément, qui voyait jadis dans l’opéra la « Défaite des femmes », il n’est pas sûr que les représentations programmées ce 8 mars soient toujours les mieux choisies pour célébrer la Journée des Droits des femmes. On peut déjà rayer toutes ces héroïnes d’opéra qui mourront à la fin de leurs deux, trois ou cinq actes d’existence, les Norma, Tosca et autres Butterfly. Oublions aussi toutes celles qui n’ont d’autre issue que le mariage, comme si tel était le seul avenir envisageable. Così fan tutte à Bruxelles et à Copenhague ? le choix n’est pas heureux tant le livret de Da Ponte se montre misogyne. Fidelio, à Prague ou Darmstadt, paraît déjà plus acceptable, même si les exploits de Leonore sont uniquement motivés par l’amour conjugal. Surtout, il aurait dû y avoir la première mondiale de La Papesse Jeanne à Athènes, commande passée au compositeur Yorgos Vassilandonakis pour fêter les 80 ans de l’Opéra national de Grèce : voilà qui s’annonçait bien plus prometteur, avec son personnage principal occupant le Saint-Siège pendant plusieurs années, selon la légende reprise en 1866 par le romancier grec Emmanuel Roïdis. Hélas, le coronavirus a eu raison de cette création, l’Opéra d’Athènes ayant dû momentanément fermer ses portes.