Le Festival International d’Aix-en-Provence savait-il qu’en créant le Requiem de Castellucci, il allait lancer une monde ? La production, reprise à guichets fermés en avril dernier à La Monnaie sera reprise à partir du 16 mai à Naples. C’est au tour de l’Opéra National de Bordeaux de s’essayer à une relecture de l’ultime chef d’œuvre de Mozart et ce pour sa rentrée 2023 : « une production inédite conçue dans une démarche écologique et durable fruit de plus d’un an de collaboration avec les ateliers de l’ONB, comme pour montrer que le cycle de la vie ne concerne pas seulement les êtres vivants. Stéphane Braunschweig, l’actuel directeur de l’Odéon-Théâtre de l’Europe à Paris, en propose un espace sobre, mais puissant et symbolique, dont la mobilité et la plasticité permettent d’accompagner tous les mouvements de la musique ». Les voix d’Hélène Caprentier, Fleur Barron, Oleksiy Palchykov et Thomas Dear seront placées sous la baguette du jeune chef espagnol Roberto González Monjas, à la tête du Chœur et de l’Orchestre de l’Opéra National de Bordeaux. Du 20 au 28 janvier.
UNE DÉMARCHE ÉCO-RESPONSABLE INÉDITE EN FRANCE
Ce Requiem de Mozart est un double défi pour l’ONB : pour la première fois en France va être initiée, dans une maison d’opéra nationale, une production 100% « zéro achat », à savoir
une production scénique qui a été spécialement conçue sans achat de matériel pour la réalisation des décors, costumes et accessoires.
Menée grandeur nature, cette expérience de production selon une démarche exclusivement circulaire et raisonnée est la première du genre en France dans un opéra national !Le cycle de la vie est au cœur de cette œuvre emblématique de Mozart : « le texte sur lequel l’œuvre est écrite parle de la vie après la vie. C’est exactement ce que nous faisons avec cette production. » (Emmanuel Hondré, directeur général de l’Opéra National de Bordeaux). Pour Stéphane Braunschweig, « c’est ce que nous avons fait, en reconsidérant un décor comme un matériau, un costume comme un tissu, capable de renaitre encore et encore. »
Tous les métiers de l’Opéra ont été mobilisés pour réussir à tenir le pari de ne pas acheter de matériaux pour arriver à concevoir et mettre en œuvre une production scénique entière, à qualité artistique et scénique inchangée pour le spectateur.