A première vue, la saison 2015- 2016 de l’Opéra de Montpellier semble bien être, pour reprendre les paroles du délégué à la Culture de la Métropole, celle où l’on peut espérer sortir du tunnel. Sept propositions au lieu de quatre, deux nouvelles productions, une nouvelle co-production, des noms fameux (Marie-Nicole Lemieux, Nathalie Stutzmann), un pilier du répertoire avec Turandot, des raretés appétissantes comme le Chérubin de Massenet, la Geneviève de Brabant d’Offenbach, Soirée double de Kurt Weill et L’Hirondelle inattendue, fleur précieuse éclose à Auschwitz et due à Shimon Laks, le premier élément du Trittico de Puccini (Il tabarro) dont le cycle se déroulera les saisons suivantes, des soirées baroques dont une consacrée à Monteverdi et Bach… Valérie Chevalier, dont c’est la première saison effective, a manifestement usé de son carnet d’adresses. Elle rend d’ailleurs hommage aux artistes qui ont accepté d’adapter leur cachet aux possibilités financières actuelles, en hausse de 7% cette année après, selon le Président de l’Association Opéra-Orchestre national, une baisse de 50%.
Le redressement financier nécessaire devrait passer par une baisse des effectifs, mais le sujet est manifestement brûlant, et aucun des responsables présents n’ignorant l’art de l’esquive, aucune précision nouvelle n’a été donnée. Il est vrai qu’en janvier prochain la fusion des régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées devrait entrer en vigueur, avec ce que cela implique actuellement d’inconnu et pour les futures instances de décisions à prendre. Si le nouveau conseil de la grande région décidait d’aligner les subventions aux deux orchestres nationaux sur celle que Midi-Pyrénées accorde à celui du Capitole, celui de Montpellier, et donc son opéra dans sa forme actuelle, seraient condamnés, prévient M. Saurel, président de Montpellier Méditerranée Métropole. Comment se défendre de l’impression pénible d’assister à un baroud d’honneur ?