Au fil des saisons, son « Madame, Monsieur » en ouverture de chaque Instant Lyrique à l’Elephant Paname était devenu fameux. Richard Plaza, vite rejoint par ses complices – Sophie de Ségur, Antoine Palloc, Julien Benhamou –, avait lancé cette série de concerts en 2014 sous le marrainage de Karine Deshayes. L’initiative semblait audacieuse au sein d’un paysage musical parisien saturé. Elle fit flores. C’est là que nous avons découvert Benjamin Bernheim ; c’est là que Marina Rebeka et Asmik Grigorian offrirent leur premier récital à Paris ; c’est là qu’a chanté à plusieurs reprises Annick Massis ; c’est là que se succédèrent, plusieurs années durant, promesses et gloires du chant lyrique, dans des programmes alternant judicieusement mélodies et airs d’opéra. L’amour immodéré des voix, une énergie dépensée sans compter et un brin de folie furent la clé d’un succès auquel la pandémie mit hélas un terme.
Passionné, fidèle en amitié, épicurien, portant beau, Richard Plaza était à la fois d’Artagnan, Athos, Porthos et Aramis : un mousquetaire de l’art lyrique qui considérait la culture et la musique comme essentielles à la vie. Cette voix de ténor, claire et sonore, avec laquelle il accueillait le public de l’Instant Lyrique, il l’avait travaillée au Conservatoire de Nice puis développée au contact des planches. Le disque en conserve la mémoire à travers un désopilant Prince Paul dans La Grande-duchesse de Gerosltein enregistrée en 1996 à Martina Franca. Avant L’Instant Lyrique, Richard Plaza avait assuré la direction artistique du festival Les Nuits de Saint-Anne à Montpellier puis fait partie de l’équipe du concours Operalia jusqu’en 2012.
L’annonce de sa disparition jette un triste voile sur ce début d’année 2025. Ses obsèques auront lieu le vendredi 14 février à 10h30 à l’Eglise Saint-François-de-Sales (ancienne église), 6 rue Brémontier à Paris 17e.