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Aida walk en plein air like an Egyptian !

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Brève
5 juin 2012
Aida walk en plein air like an Egyptian !

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Faire de l’opéra l’été en plein air dans des sites prestigieux est une bonne intention. Vouloir apporter « à domicile » l’art lyrique à des populations qui n’ont pas l’occasion d’aller à l’Opéra, en est une autre. Cela fait 12 ans qu’Opéra en plein air s’applique à ces sacerdoces, avec une bonne volonté évidente et des résultats mitigés, car manquent surtout les grandes voix qui font justement la spécificité de l’opéra. Pour le reste, bien sûr on n’est ni à Vérone ni à Caracalla.

Et puis beaucoup de bonnes idées se retournent contre cette nouvelle production d’Aïda. Un seul exemple : très astucieux de mettre l’orchestre dans une fosse couverte sous le fond de la scène, cela permet de jouer même quand il pleut (les spectateurs et les artistes se débrouillent). Mais dans cette configuration, le chef (Jacques Blanc) ne peut pas contrôler ce qui se passe sur scène, encore moins les chanteurs, à moins de contorsions funambulesques et d’un torticolis garanti. Pour peu que, comme ici, les interprètes n’aient pas la carrure du rôle, ils faiblissent dès le 3e acte et n’en peuvent plus au 4e : mesures sautées, temps rajoutés, tout part à vau-l’eau, et le chef, de dos, a bien du mérite à gérer des moments de vraie cacophonie.

Ne revenons pas sur les problèmes de sonorisation quand il n’y a pas de spatialisation, ce qui fait que l’on entend toujours le son venir d’un groupe de haut-parleurs, a gauche par exemple, même quand le chanteur concerné est à droite. Ne revenons pas non plus sur d’étranges coupures. Mais que dire de la mise en scène d’Elie Chouraqui s’essayant à faire du spectaculaire sur une petite scène, avec un nombre réduit de choristes et de figurants. Chaque rôle principal est tout de même doublé de deux danseurs qui vous jouent « Walk like an Egyptian » avec des mines de circonstance. Rapidement, il est évident que la présente production n’a pas bénéficié de la base financière nécessaire pour une œuvre de cette importance.

Faire découvrir Aïda pour la première fois dans ces conditions, est-ce positif ? Si c’est pour donner envie d’écouter aussitôt un bon CD ou de regarder une bonne vidéo pour se laver l’oreille et l’œil de cette mauvaise comédie musicale, dans ce cas, le pari est gagné.

 

Aïda, Parc de Sceaux, 31 mai 2012

Prochaines représentations : Champ de Bataille (8 et 9 juin), Vincennes (13 au 16 juin), Fontainebleau (22 et 23 juin), Cité de Carcassonne (7 juillet), Haroué (31 août et 1er septembre), Hôtel national des Invalides (7-8 et 11 au 15 septembre), Chantilly (21 et 22 septembre).

 

 

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