Il est des concours de chant lyrique comme des grands crus viticoles : certains millésimes sont meilleurs que d’autres. Ainsi, l’édition 2017 ne restera pas dans les annales des Mozart de l’Opéra. L’épreuve finale de cette compétition vocale lancée en 2010, qui récompensa les années précédentes Omo Bello, Julie Fuchs ou encore Julia Lezhneva, avait lieu hier soir, vendredi 20 janvier, au Théâtre des Champs-Elysées. Puisqu’il faut malgré tout un gagnant, c’est la mezzo-soprano Ambroisine Bré qui a raflé tous les prix*, par l’ardeur – on suppose – d’un Romeo bellinien plus que par le soin encore appliqué avec lequel elle a interprété l’air de Ramiro dans La Finta Giardiniera. De nationalité française, cette jeune chanteuse de 28 ans a obtenu en juin 2015 sa licence au CNSM de Paris avec la mention TB avant d’intégrer l’Académie Mozart d’Aix-en-Provence. Sa carrière reste à tracer. Souhaitons que ces trophées lui ouvrent le chemin des scènes sur lequel elle pourra développer un talent qui reste à confirmer. Le ténor gallois Trystan Llŷr Griffiths, la soprano brésilienne Camilla Titinger et le baryton américain Ethan Simpson se partagent les miettes du gâteau, sans que l’on comprenne ce qui a valu à ce dernier les faveurs du public et du jury. S’il faut vraiment décerner un prix, c’est à Roselyne Bachelot que nous le réservons. Ses talents oratoires et son humour franc du collier ont dopé une soirée qui aurait pu sinon paraître longue.
*Premier Prix : Ambroisine Bré ; Deuxième Prix : Trystan Llŷr Griffiths ; Troisième Prix : Camila Titinger et Ethan Simpson
Prix Deutsche Grammophon : Ambroisine Bré
Prix Opera Musica : Ambroisine Bré
Prix du Public : Ambroisine Bré et Ethan Simpson