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Pour son dernier opus lyrique, The Perfect American, Philip Glass a choisi la figure de Walt Disney. D’aucuns s’étonneront peut-être de le voir descendre d’un cran en matière de personnalités historiques, lui qui célébra jadis Albert Einstein – à la plage, certes, mais quand même –, le Mahatma Gandhi, dans un opéra en sanskrit, Satyagraha, ou le pharaon Akhénaton. Qu’on se rassure : le créateur de Mickey est entouré de personnalités représentatives d’un art plus intellectuellement exigeant, comme Andy Warhol (qui se présente au début de l’Acte II en disant qu’il est né la même année que Mickey), ou même de figures politiques ayant acquis un statut légendaire outre-Atlantique, comme Abraham Lincoln, ici réduit à son effigie, sous forme de robot animé à Disneyland, avec lequel Walt dialogue néanmoins pour avancer des opinions particulièrement réactionnaires, à la fin du premier acte. Ces temps-ci, Lincoln sert décidément à tout : il ne fait pas que promettre des oscars à Spielberg et Daniel Day-Lewis, il chante aussi à l’opéra pour donner à Walt Disney une leçon de patriotisme. A voir et à revoir sur medici.tv. [Laurent Bury]