Le prix Puccini décerné chaque année par la fondation du même nom à Torre del Lago sera remis à Angela Gheorghiu le 14 décembre prochain à l’occasion d’une soirée de gala. Récompense on ne peut plus légitime quand on repense à la carrière scénique et discographique de la soprano roumaine jalonnée par les grands rôles pucciniens : Mimi dans La Bohème dès 1992 à Londres : Tosca au cinéma dans le film réalisé en 2001 par Benoît Jacquot ; Inoubliable Maga dans La Rondine dirigée par Antonio Pappano chez EMI ou encore Butterfly de grande classe aux côtés de Jonas Kaufmann toujours chez EMI (même si à notre connaissance elle n’a jamais chanté la geisha sur scène). Le tempérament impétueux d’Angela Gheorghiu ne semblait pourtant pas la prédisposer aux « petites femmes pucciniennes ». Il est amusant au passage de constater cette affinité de la chanteuse avec un compositeur qui, pour reprendre les mots de Proust dans Un amour de Swann, n’était pas son genre.