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L’étrange Fidelio vu à l’opéra de Lyon ce printemps n’est pas le seul spectacle lyrique proposé par le Festival d’Edimbourg. Les 30 et 31 août, on y présentera American Lulu, curieux exercice de réorchestration et de réécriture du chef-d’œuvre inachevé d’Alban Berg par sa compatriote Olga Neuwirth, dans une production venue du festival de Bregenz et qui sera ensuite donnée à Londres du 13 au 24 septembre. La compositrice autrichienne a choisi de transposer Lulu aux Etats-Unis entre les années 1950 et 1970, à l’époque de la lutte pour les droits civils, en écrivant elle-même un nouveau texte pour le troisième acte. Le texte est en anglais (des citations de Martin Luther King sont insérées entre les scènes), Lulu est afro-américaine, tout comme la Geschwitz et Schigolsh, et la musique lorgne bien plus du côté du jazz que de l’Ecole de Vienne. D’une durée d’une heure quarante, la partition a recours aux synthétiseurs et mélange voix lyriques et voix sonorisées. L’œuvre d’Olga Neuwirth a été créée à l’automne 2012, dans une autre mise en scène, au Komische Oper de Berlin qui en était le commanditaire. Apparemment, cette réécriture a surtout suscité un étonnement que résume cette question : à quoi bon ? . [Laurent Bury]