C’est un peu la Nuit des morts vivants qui continue : on apprenait il y a peu que Cheryl Studer avait survécu aux années 1990, et voilà qu’une autre rescapée de la même époque resurgit. Naguère Isolde au Met et un peu partout dans le monde, Norma aux quatre coins de la planète et notamment pour Riccardo Muti au disque, la soprano britannique Jane Eaglen avait franchement disparu des radars depuis une bonne quinzaine d’années. Normal, elle avait renoncé à la scène pour se consacrer à l’enseignement. En cherchant bien, on apprend qu’elle a chanté en 2017 dans une adaptation de The Rake’s Progress à Boston, non pas dans le très improbable rôle d’Anne Trulove, comme voudrait nous le faire croire le site Operabase, mais bien en Mother Goose. Et voici que Jane Eaglen s’apprête à revenir cet été en wagnérienne de choc, pour un concert à Pittsburgh en juillet, qui associera des extraits de Siegfried et du Crépuscule des dieux, et où elle chantera au moins l’Immolation de Brünnhilde, et dont elle assurera la mise en espace.
Jane Eaglen pendant une masterclass en 2012 © DR