En ce mois de mars, le Théâtre des Champs-Elysées prend des allures de cour de récréation. Par classes entières, des élèves d’école primaire viennent régulièrement occuper les meilleures places du parterre et de la corbeille pour une Belle Hélène interprétée par la Maîtrise des Hauts-de-Seine, habituée des représentations lyriques puisqu’elle s’intitule également « Chœur d’enfants de l’Opéra de Paris ». Le chef-d’œuvre d’Offenbach est présenté en version réduite : les grands airs sont au rendez-vous, mais il a bien fallu tailler ici et là pour ne pas dépasser 70 minutes. Le rôle-titre est interprété avec panache, mais avec une voix pas toujours assez sonore, par Alix Le Saux ; les solistes sont issus d’Unikanti, c’est-à-dire du Chœur de chambre de la susdite Maîtrise des Hauts-de-Seine (les membres en sont âgés de 16 à 25 ans) : on saluera le joli timbre d’Oreste et la vis comica de Ménélas. L’orchestre se limite à une dizaine de musiciens de l’Ensemble instrumental des Hauts-de-Seine dirigés par Gaël Darchen, qui a également remonté, avec David Thénard, la mise en scène initialement signée Julien Girardet. Grâce à quelques gags bienvenus (difficile de résister quand Calchas chante à Ménélas « Allons, immole-toi » en lui tendant un bidon d’essence) et quelques allusions à notre époque judicieusement distillées, le spectacle passe fort bien auprès des spectateurs en herbe, et même des moins jeunes.
La Belle Hélène, adaptation et orchestration par Marc Lys et Norbert Vergonjanne, représentations scolaires jusqu’au 24 mars