Seize chanteurs ont été retenus pour la finale de la 35e édition du Belvedere à Cape Town. Seize, c’est-à-dire plus que le nombre normalement prévu par les organisateurs de la compétition, preuve de la qualité de la sélection et de l’embarras du choix auquel a dû faire face le jury, composé pour l’essentiel de directeurs artistiques de grandes maisons d’opéra. Parmi les candidats sélectionnés (liste en ligne sur le site de la compétition), on note une fois encore la majorité de Sud-Africains (quatre au total) et la forte présence de voix venues des pays de l’Est.
Avant de détailler dans un prochain compte rendu les mérites des différents finalistes, retour sur quelques-uns des chanteurs malheureux que l’on aurait bien aimé voir qualifiés, à commencer par Solen Mainguene, une des seules françaises encore dans la course, Thaïs à la plastique et la voix troublantes, impeccable de diction qui a eu le malheur de tenter et de ne pas réussir le contre ré optionnel à la fin du l’air du miroir. Encore plus intelligible est l’autre Française en lice, Céline Mellon, jeune soprano au timbre d’une fraîcheur désarmante, peu avantagée par la valse de Juliette (Gounod) quand l’avant-veille, « Ach, Ich liebe », extrait de Die Entführung aus dem Serail, était paraît-il entièrement maîtrisé, laissant augurer, d’après certains membres du jury, une carrière exceptionnelle. Citons encore Diana Rosa Cardenas, Manon trop affectée, mais seule, parmi les candidates, capable d’exécuter un trille correctement. Dans l’air du Catalogue, les dons d’acteurs de Thato Machona, basse sud-africaine douée d’une projection affirmée, n’ont pas suffi à convaincre le jury tandis que sa compatriote, Bongiwe Nakani, offre un mezzo-soprano capiteux, aux couleurs fauves qui voudrait plus de discipline. Pour découvrir ces voix extraordinaires et se faire sans propre avis sans traverser la moitié du globe, la finale est retransmise en direct sur le site de la compétition, demain, samedi 2 juillet, à 18h.