La production musicale de Berthe Di Vito-Delvaux (Liège, 1915-2005), qui fut également professeur au Conservatoire Royal de Musique de Liège, est abondante et variée (plus de 200 numéros d’opus), avec une nette préférence pour l’opéra, genre dans lequel elle fut la plus prolifique parmi ses pairs après la Deuxième Guerre mondiale : elle composa pas moins de dix opéras entre 1945 et 1979, qui furent les plus représentés sur la scène belge, à Liège et à Gand en particulier – en 1956, le compositeur et critique anversois Willem Pelemans souligne « ce cas » qu’il qualifie d’« exceptionnel » au point d’en devenir « anachronique ». Les livres d’histoire de la musique l’ont cependant totalement oubliée, en raison de son style, aussi anachronique que son cas, qui « en dépit de quelques velléités de modernité », demeure submergé par l’influence de Massenet et dans une moindre mesure, de Puccini et du vérisme, pour lesquels la compositrice nourrissait une passion non feinte.
A l’occasion des Fêtes de Wallonie en Province de Liège, le 20 septembre 2014, l’Opéra de Wallonie réssuscite en version concertante son dernier opéra-comique, Grétry (1975-1976), sur un livret en dialecte liégeois de Joseph Schetter au «sujet fort simple, mais touchant infailliblement la corde sensible des amoureux du terroir » et dans lequel «on retrouve toute l’expression de ce qui rattache à son origine, ce lieu où l’on est né, où l’on a vécu, et où restent vivaces l’exemple et la présence des ancêtres ». La direction musicale sera assurée par Cyril Englebert, et la distribution comprendra quelques habitués de la maison, Alexise Yerna, Roger Joakim, Patrick Delcour, et la fille de la compositrice, la peintre et chanteuse Lola Di Vito. Cerise sur le gâteau: l’entrée est gratuite (plus d’informations).