Bogdan Roščić prend tous les pouvoirs à Vienne

Dans une longue interview publiée le 2 décembre dans Der Standard, le directeur de l’Opéra de Vienne, Bogdan Roščić évoque l’actualité de l’Opéra. Le ton est à la satisfaction en termes de castings et de remplissage (pas loin de 100%), mais à la vigilance quant à la maîtrise des coûts face à l’augmentation considérable du prix de l’énergie – il indique que la température de son bureau est de 17°. Mais surtout, il annonce une petite révolution au sein de l’institution : la non-prolongation de Philippe Jordan après 2025 ne serait pas le souhait de ce dernier, mais sa décision de directeur, désireux de mettre un terme à la situation « spéciale », selon ses termes, que constituerait la dyarchie viennoise. Il rappelle notamment que cette situation aura prévalu moins longtemps au sein de l’Opéra que la présence d’un seul et unique directeur. Roščić nous informe ainsi qu’il est en discussion avec une série de grands chefs qu’il sollicitera au coup par coup (ce fut, rappelons-le, la politique de Gérard Mortier à Paris mais aussi de Dominique Meyer… à Vienne). Cette interview très politique ressemble bien à un communiqué de presse pour annoncer simplement sa complète prise de contrôle de l’institution, respectant le vieil adage selon lequel le pouvoir ne se donne pas, il se prend.