Au prétexte du centenaire de la diva grecque, le parfumeur vénitien The Merchant of Venice (auparavant connu sous le nom plus italien L’Arte Profumatoria Veneziana) lance une nouvelle essence, sobrement baptisée « Maria Callas » La fragrance a été présentée le 5 décembre dernier à La Fenice (l’opéra de Cologne aurait pu sembler plus adapté) : le théâtre italien, situé campo San Fantin comme le parfumeur, a en effet accueilli très tôt Maria Callas. La Divina y avait débuté avec Tristan und Isolde (ou plutôt Tristano e Isotta) avant de connaître son premier grand triomphe dans I Puritani (1949). Si l’élégant flacon ressemble un peu à une urne funéraire, ce n’est qu’un hasard et non une référence à une cérémonie qui suscita la polémique en son temps (1) : il n’est en effet qu’une adaptation d’autres bouteilles de la marque, laquelle commercialise entre autres un « Queen of the Night » et un « Teatro La Fenice ». Aucun piratage dans le cas présent : la démarche est tout ce qu’il y a de plus officielle et la famille est au parfum (le produit est en effet commercialisé avec la bénédiction du Maria Callas Estate). Le flacon de 100 ml est vendu 206 euros (à vue de nez, l’un des tarifs les plus élevé du marché). En fait de Merchant of Venice, on devrait plutôt parler de Marchands du Temple (de l’Art Lyrique), mais contrairement aux parfums, l’argent n’a pas d’odeur. Ce nouvel « hommage » à la Divina prouve au moins une chose : dans ce domaine comme dans d’autres, l’existence précède l’essence.
(1) Les cendres de Maria Callas avait été dispersée dans la mer Egée, privant les admirateurs de la Divina d'un lieu où se recueillir.