« Patrice Chéreau, mettre en scène l’opéra » : vaste programme, appliqué à un corpus d’œuvre finalement assez restreint (onze titres au total). Sans doute est-ce la raison pour laquelle cette exposition, présentée à la bibliothèque-musée de l’Opéra de Paris depuis le 18 novembre, ne se focalise-t-elle pas, comme d’autres auparavant, sur la relation entre l’homme et le lieu : il y aurait pourtant beaucoup à dire, en ne retenant que Les Contes d’Hoffmann (1974), Lulu (1979) ou les reprises de Così fan tutte (2005) et De la maison des morts actuellement à Bastille. Mais cette manifestation préfère englober toute la carrière de Chéreau metteur en scène lyrique, depuis L’Italienne à Alger à Spolète (1969) jusqu’à Elektra à Aix (2013). On prendra le temps de lire les passionnantes notes prises par Chéreau sur son propre travail, les lettres que lui ont adressées Boulez ou Barthes, Liebermann ou Barenboïm. Et l’on n’oubliera pas, dans les couloirs menant aux salles d’exposition, d’admirer les robes de Lulu, d’Olympia ou de Giulietta (même si celle-ci ne fut jamais portée par Christiane Eda-Pierre, contrairement à ce qu’indique le cartel). Et pour approfondir le sujet, on se réfèrera au catalogue paru chez Actes Sud (compte rendu à venir), au numéro spécial de L’Avant-Scène Opéra, ou à l’épais volume publié par les Presses Universitaires de Rennes, Patrice Chéreau à l’œuvre, sorti il y a un an.
Jusqu’au 3 mars 2018, plus d’information sur le site de l’Opéra de Paris