Combien parmi nous connaissent Mel Bonis (1858-1937) ? Cette compositrice, pianiste autodidacte, fait partie des rares femmes à avoir fréquenté au cours des années 1880 les classes d’écriture du Conservatoire, dont celle de César Franck. Née Mélanie Bonis, elle choisit d’associer le diminutif de son prénom et de son nom pour que sa condition féminine dans un monde alors peu préoccupé de mixité ne nuise pas à sa carrière. Son œuvre de style postromantique, composée pour l’essentiel entre 1892 et 1914, compte environ trois cents pièces, dont cent-cinquante pour piano et vingt-deux de musique de chambre. Un ouvrage* dirigé par Etienne Jardin chez Actes Sud/Palazzetto Bru Zane vient projeter divers éclairages sur cette musicienne de la Belle Epoque qui, à nos oreilles trop sectaires d’amateur d’opéra, n’a qu’un seul défaut (peut-être dû à la difficulté pour une femme à cette époque de s’imposer sur une scène) : ne jamais avoir composé pour le théâtre lyrique.
*Mel Bonis (1858-1937), Parcours d’une compositrice de la Belle Époque. Ouvrage coordonné par Etienne Jardin, Actes Sud / Palazzetto Bru Zane, 2020. 480 pages. Prix indicatif : 48€