Damiano Michieletto n’aime pas être hué

Certains rétorqueront qu’il l’a bien cherché – souvenez-vous, Guillaume Tell à Londres en juin dernier – pourtant Damiano Michieletto n’aime pas être hué. C’est du moins ce qu’a déclaré le metteur en scène italien dans une interview accordé au Telegraph : « je ne considère pas qu’être hué soit un honneur : quelque chose ne fonctionne pas si vous êtes hué. Comme tout un chacun, j’aime être apprécié, et je suis déçu que 99 % des comptes rendus (ndlr : de Guillaume Tell) se soient focalisés sur 3 minutes de la production ». Car pour Damiano Michieletto, l’opéra n’est pas un jardin d’enfants : « Si vous voulez seulement vous distraire, n’allez pas à l’opéra, parce que c’est une forme d’art qui raconte des histoires extrêmes sur la sexualité et le pouvoir. Don Giovanni assassine un vieillard, Butterfly voit son fils lui être enlevé et se suicide. Guillaume Tell est tout aussi déplaisant – ça montre un père qu’un sadique pervers force à tirer sur une pomme posée sur la tête de son fils. C’est brutal et ça ne doit pas être édulcoré ». Les réactions violentes du public auront-elles cependant servi de leçon ? Pas sûr. A la question de savoir si sa mise en scène du diptyque Cavalleria rusticana et I paglicci, prochainement à Londres, contiendra des scènes choquantes, Damiano Michieletto reste « évasif ».