Daniel Barenboïm annonce sa démission de la Staatsoper de Berlin

C’est un immense chapitre de l’Histoire de la Staatsoper de Berlin et de son orchestre, la Staatskapelle, qui se referme. Daniel Barenboïm, qui en était devenu le directeur musical en 1992 pour une durée initiale de dix ans, avant d’être nommé directeur à vie, annonce aujourd’hui sa démission, qui sera effective au 31 janvier. « Mon état de santé s’est nettement dégradé au cours de l’année dernière, explique le pianiste et chef d’orchestre dans un communiqué, je ne peux plus fournir les prestations qu’on attend à juste d’un directeur musical ». Une allusion claire à la « maladie neurologique grave » dont Barenboïm avait annoncé être atteint en octobre dernier, peu avant de fêter ses 80 ans. Il avait alors annulé ses engagements pour une durée indéterminée, mais était revenu au pupitre de la Staatskapelle de Berlin les 31 décembre et 1er janvier derniers, pour diriger la Neuvième Symphonie de Beethoven à l’occasion du Nouvel An. Si ce retour avait pu rassurer, ses prochaines apparitions semblent désormais compromises, même si les dernières lignes du communiqué se sont voulues plus optimistes : « il va de soi que je resterai – tant que je vivrai – très étroitement lié à la musique, et que je suis prêt à continuer à diriger, aussi et surtout la Staatskapelle de Berlin ». Dans l’attente de ce retour (il est toujours annoncé à la tête de Samson et Dalila en février prochain), les mélomanes pourront se souvenir d’un mandat historique, à la fois par sa durée et par ses réalisations, aussi bien scéniques que discographiques, dans un répertoire embrassant toutes les traditions musicales sur plus de trois siècles : « au fil des années, témoigne Daniel Barenboïm, nous sommes devenus une famille et nous le resterons ».