Les 18 et 19 décembre derniers a été créé à Rio de Janeiro le ballet L’Homme et son Désir que Darius Milhaud et Paul Claudel avaient concocté en 1917, quelques mois après leur arrivée au Brésil, entre Rio et les hauteurs de Teresópolis. Ce ballet créé à Paris en 1921 n’avait jamais été joué au Brésil. C’est Manuel Corrêa do Lago, de l’Académie Brésilienne de Musique, qui en a proposé l’idée au Consulat Général de France à Rio, puis à l’Orchestre Symphonique Brésilien et enfin au directeur de la salle de concerts Cecília Meireles, une salle mythique de la scène carioca récemment rénovée et dont l’acoustique claire et chaleureuse est remarquable. Tous ont répondu présents avec enthousiasme et un séminaire de deux jours a été organisé, en amont, à la Maison de France réunissant des intervenants brésiliens et français.
Le public est venu en nombre et a réservée chaque soir une standing ovation aux artistes. Un public, toutes couleurs et générations confondues, qu’on ne connaît que sous ces latitudes et qui fait chaud au cœur.
Au programme il y a avait aussi La Création du Monde et les six petites symphonies de Milhaud dont la première a été composée à Rio. Et enfin l’impressionnant chef d’œuvre de Villa-Lobos, son Nonetto, où les musiciens brésiliens semblaient pendre un plaisir évident et donnaient le meilleur d’eux- mêmes.
Beau retour aux sources que la création de L’Homme et son Désir à Rio : les musiciens de l’OSB dirigés par Marcelo Ramos et les superbes chanteurs de l’Ensemble Calíope, si connu au Brésil, ont interprété l’œuvre avec ce supplément d’immédiate sensualité et de flexibilité rythmique tellement naturels, que Milhaud avaient tant aimé chez le peuple brésilien.
Quel beau cadeau en cette saison, alors que d’énormes papas Noëls enneigés vous accueillent, stoïques, a l’entrée de la plage de Copacabana par 40° à l’ombre!