Les authentiques voix de contralto sont rares, et la Néerlandaise Aafje Heynis appartenait à ce cercle restreint. Née en 1924, elle vient de décéder le 16 décembre dernier. Evidemment, les amateurs d’opéra n’ont guère eu l’occasion de l’applaudir : elle ne tint en scène qu’une poignée de rôles, comme Cornelia de Giulio Cesare ou l’Orphée de Gluck, à l’instar de Kathleen Ferrier à qui on la comparait souvent. Dotée d’un timbre unique, c’est bien plutôt dans le domaine de l’oratorio qu’elle choisit de s’illustrer. Interprète réputée de la Rhapsodie pour alto de Brahms et des passions de Bach, elle se consacra également aux symphonies de Mahler et fut une grande chanteuse de lieder.