La nouvelle s’est répandue aujourd’hui, relayée par des sites spécialisés et des collègues en état de choc : la soprano canadienne Erin Wall est morte des suites du cancer du sein contre lequel elle avait débuté des traitements en 2018. Elle aurait eu 45 ans le mois prochain.
Née à Calgary, dans l’Alberta, Erin Wall étudie notamment à la Vancouver Academy of Music et à la Music Academy of the West, avant de figurer parmi les finalistes de la « BBC Cardiff Singer of the World Competition » en 2003. Après des débuts au sein du Lyric Opera of Chicago, elle voit sa carrière internationale décoller lorsqu’elle devient, en 2005, la Fiordiligi de Patrice Chéreau dans un Cosi fan Tutte qui passera par le Festival d’Aix-en-Provence, l’Opéra National de Paris et les Wiener Festwochen. Mozart (outre Fiordiligi, citons Elettra ou Donna Anna, qu’elle chantera au Met) et Strauss (Daphne à Santa Fe dès 2007, suivie par Arabella ou Chrysothemis) resteront les points d’ancrage d’une carrière qui n’oubliera pas le Lied, la mélodie et les grandes oeuvres chorales (la 9ème Symphonie de Beethoven, le War Requiem de Britten ou la 8ème Symphonie de Mahler, dans laquelle elle avait été encore invitée à se produire à la Philharmonie de Paris, en décembre prochain), où son timbre, dominé par les couleurs claires mais doté d’un pulpe indéniable, faisait merveille. Un Peter Grimes paru tout récemment chez Chandos, avec Stuart Skelton dans le rôle-titre, permet d’entendre son admirable Ellen Orford.
Se présentant, sur son propre compte Twitter, comme une « ancienne chanteuse d’opéra » avant que « la Covid-19 et le cancer en stade IV ne changent tout », Erin Wall avait publié, en 2019, un bouleversant et courageux témoignage sur la maladie et ses multiples effets sur sa vie de femme et d’artiste.