La soprano galloise Margaret Price s’est éteinte hier à son domicile à Cardigan, Ceredigion, au Pays de Galles. Elle n’avait que 69 ans. D’abord mezzo-soprano timide, réticente à l’idée de s’essayer à la carrière -c’est poussée par son père- que Margaret Price fit ses débuts sur les planches. Le Royaume-Uni la découvre un soir en Cherubino, au Royal Opera House, en remplacement de Teresa Berganza. Rapidement, son entourage la pousse à travailler sa technique dans le sens d’un soprano radieux, ce qui lui permet de s’illustrer dans les rôles de grand lyrique Mozartien : Anna, Contessa, Fiordiligi puis dans des rôles plus lourds du côté de Verdi (Amelia), Strauss (Ariadne) ou Wagner (Isolde). En concert, elle ira jusqu’à s’essayer aux pyrotechnies rossiniennes. Cette voix rectiligne, peu colorée, sensément élégiaque aura partagé les mélomanes mais Price imprimera sa marque -et sa légende- dans des enregistrements de toute première importance : le Tristan de Kleiber, le Ballo de Solti et le premier Don Giovanni du même Solti. Margaret Price laisse également un important legs dans le domaine du lied, une discipline qu’elle exerça avec succès bien après son retrait des planches. On écoutera notamment ses Strauss lunaires. (HM)
Mise à jour 30/01 : Margaret Price qui avait souffert d’une pneumonie pendant les fêtes aurait été victime d’une crise cardiaque.